Nouveaux modeles automobiles

Les Usines de Esse-Motors venaient de produire trois nouveaux modèles de grand luxe. Les cibles étaient évidemment l'élite, le Tout Edoran.


La Esse-Speed, voiture sportive.
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La Esse-Alpha 1
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Et le must du must de Esse-Motors
Le Esse-Excalibur
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La voiture la plus puissante d'Edoran, la plus luxueuse et la plus extraordinnaire. Seuls quelques modèles seront produits...

Le Prince de Freshville, fort confortablement installé dans l'un des vieux fauteuils familiaux du Salon François, l'un des lieux d'intimité favori de la famille - hormis les domestiques qui ne venaient que quand on leur demandait, seuls les intimes d'Alexandre-François étaient autorisés à entrer ici - lisait tranquillement le Nouveau Conservateur, l'hebdomadaire de la droite conservatrice, lorsqu'il tomba sur une publicité pour les tout nouveaux modèles automobiles de la prestigieuse société Esse-Motors. La dernière attira particulièrement son regard. L'Esse-Excalibur. C'était celle qu'il lui fallait.

- Humbert ? Téléphonez immédiatement à Esse-Motors, et commandez-leurs...disons...deux de leurs modèles Excalibur.

- Altesse, à quel prix ?

- Mettez-y le prix qu'il faudra, Humbert. Le prix qu'il faudra.

Dans les bureaux de Esse-Motors, le coup de fil venu de la maison du chancelier annonçait d'excellentes nouvelles. On annonçait l'achat possible de deux Excalibur. Si quelqu'un comme le chancelier roulait en Esse-Motors qu'elle publicité!!! La petite bourgeoisie, la classe moyenne aisée ferait tout pour se hisser au même niveau, au même prestige. Ils se rueraient sur les modèles moins onéreux mais de qualités quasi égales.

Les grands (enfin, plutôt les riches...) esprits se rencontrent.

Domaine Pouillac, salle à manger de Monsieur le Duc de Clermont. Un bol de chicoré, des croissants frais et le Nouveau Conservateur, traînent sur l'imposante table. Installé sur sa chaise, Saturnin-Blaise parcourt en souriant le quotidien La Flamme Edoranaise. La publication d'extrême droite donne toujours une vision particulière de l'actualité. Les journalistes, dont nombre ont leur carte au PTE, ont le don de revisiter les évènements pour rejetter toutes les fautes du monde sur les gauchistes, les anarchistes et les Bouddinistes (cible à la mode en ce moment).

Après la lecture d'un article incendiaire sur la démission du Ministre de Fleury, le Duc de Clermont pose son journal, croque dans un croissant puis attrape le Nouveau Conservateur. Les propos sont certes plus objectifs que dans la Flamme Edoranaise, mais Saturnin-Blaise en apprécie également la lecture.

Au détour d'une page, l'illustration d'une automobile retient son attention. Une publicité pour Esse-Motors.

"Grand Dieu... Ces constructeurs chironais veulent donc la mort de nos chevaux !"

En même temps, un cheval demande beaucoup d'entretien. Il est grand temps de s'ouvrir à la modernité.

"Balthazar, vous ferez une demande de renseignements pour ce modèle. Je me verrais bien arriver à l'Assemblée Nationale à son bord. Tout le monde en sera jaloux. Y compris, Freshville, mon beau frère..."

Domaine des comtes de Lachenaye. Le Comte Nicolas burgond est en pleine partie de chasse avec quelques amis. La chasse à court est une de ses grandes passions. Mais malgrès la meute de chien et les corps sonnant, rien n'y fait, le cerf prend la fuite. Toute la troupe, le Comte en tête, rentre au chateau, couvert de poussière, encore halletant de la course poursuite qui prend fin. Nicolas à la mine grise des mauvais jours lorsqu'il passe entre les grilles dorées du chateau, s'il adore ce jeu qu'est la chasse à cours, il a horreur de perdre. Au millieu de la cour, il descend de sa monture, et donne d'un geste brusque les rennes a un palfrenier, sans même le regarder. Un domestique lui approte alors sur un plateau d'argent un verre de vin coupé a l'eau, breuvage qu'il trouve bien plus desaltérent que du vin pur, ainsi qu'un exemplaire du Bourgeois Allancien. Le Comte à horreur de ne pas avoir de nouvelle de la capitale, et il a de nombreux abonnements à des journaux de tout l'Empire qui lui parviennent lorsqu'il prend quelques jours de repos dans son domaine. Dès la deuxième page, il voit une publicité pour les trois nouveaux modèle des entreprises Esse-motors.

_ Gontrand!!! Avons nous des voitures motorisés?

_ Oui monsieurs le Comte, mais vous en faite plus que rarement usage.

_ Bien sur! Ce ne sont que des modèles fort peu agréable à l'oeil, et bien peu confortable... Mais cela, regardez cela, ce me semble bien plus interressant! Bien plus gratifiant d'y monter, d'y paraitre!!! *Il parcourt la page de haut en bas, de plus en plus rapidement, le sourir lui revient au lèvres* Gontrand! Téléphonez de suite a Esse-Motors! Il me faut ces deux voitures!

Du doigt, il tapotait tour à tour la Esse-Speed et la Esse-Excalibure.

Les commandes de catalogues des modèles Esse-Motors explosèrent.
Le service relations publiques mis en place par Philibert croulait sous les demandes d'informations de la par de la presse et des plus hautes personnalités d'édoran et d'ailleurs. Plusieurs modèles de la Excalibur avaient été commandés.
Philibert s'en frottait les mains.

Les catalogues arrivés chez leur destinataires, ceux ci purent prendre connaissance du prix des voitures.

Esse-Speed : 80.000 Edos
Esse-Alpha : 50.000 Edos
Esse-Excalibur : 130.000 Edos.