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Adieu, douce vestale !
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Adieu, douce vestale !
Seule, assise sur le seuil intérieur d’une fenêtre du palais royal, Maria-Alexandra passa les derniers coups d’aguille sur le tambour à broder qu’elle tenait en main depuis les premières lueurs de l’aurore. Elle excellait dans l’art décoratif au point de croix, activité en vogue parmi les demoiselles de familles possédantes. Mais en ce jour pluvieux de la capitale moldavienne, ce loisir représentait surtout un remède contre la grande anxiété étreignant la fille cadette du Basileus. Car c’est aujourd’hui qu’elle devait quitter sa famille, ses amis d’enfance, et le personnel de sa Maison auquel elle s’était tant attachée, pour son départ vers les terres immenses de Russlavie.
Elle n’avait qu’une connaissance limitée de ce voisin longtemps instable mais toujours indompté. Sa fidèle gouvernante, native de Transvalachie, avait pris soin de l’initier aux mœurs de Murasibirsk, la " Ville aux Cent Dômes ", où l’attendait sa nouvelle vie de future tsarine. Une responsabilité pesante pour la fille d’Idhomène VIII, qui grandit éloignée du cérémonial et des intrigues d’Allancia. Elle devait épouser Mikhaïl II, de vingt ans son ainé, que l’on disait néanmoins encore vert d’esprit et de corps, mais qu’elle n’avait jamais rencontré. Pourtant, la correspondance que les fiancés échangèrent depuis l’arrangement de leur union révéla à la princesse un homme éduqué, à l’esprit libre et le cœur bon. Elle se résigna alors bien vite à son sort dont, quoi qu’il en soi, les usages de l’époque ne lui permettaient pas d’échapper.
Sur la route bordée de grands pins amenant au palais, Maria-Alexandra vit arriver les premières berlines ruisselantes de bruine formant le cortège mandaté pour son voyage. L’on frappa à la porte et elle se leva.
Maria-Alexandra : " Entrez. "
Sergiu : " Votre Altesse, il est l’heure. "
Maria-Alexandra : " Merci, Excellence. "
Le métropolite de Chinisau échangea un regard compréhensif avec la jeune femme. Il l’avait officiellement institué la veille dans la religion Cathodoxe-Orthodique. Elle s’était montrée appliquée et sincère ; la mysticité du culte de Khrestos semblait l’avoir rapidement imprégnée.
Ils descendirent ensemble l’escalier monumental au bas duquel l’attendait un vestibule rempli des membres de sa famille et même – fait fort inhabituel – du petit personnel aux yeux embués, témoignage de son affection profonde pour la cadette des Kosturi. Elle embrassa ses frères et sœurs, pour certains revenus de leurs obligations, puis se dirigea vers la figure altière d’Idhomène VIII dont les individus présents s’écartèrent respectueusement. La princesse s’inclina devant son père et attendit le cœur serré la parole du maître des lieux.
Sergiu Colesnic- Observateur
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Localisation : Chinisau, Moldavia
Date d'inscription : 15/05/2018
Re: Adieu, douce vestale !
Les propos murmurés de son père, remplis de sagesse et de fierté, rassurèrent Maria-Alexandra. La dimension historique de l’union en devenir n’échappait à personne. De l’indigent au nanti, d’Allancia à Murasibirsk, l’on espérait beaucoup de cet acte. Un réchauffement des relations entre les deux puissances du continent, mais aussi le maintien des liens entre peuples slaves. Sans oublier l’assurance d’un héritier Samsonov et le renforcement du régime tsariste.
L’émotion notable sur le visage des Kosturi indiquaient cependant une réflexion plus humaine et immédiate : que la princesse, leur sœur, leur fille, les garde dans son cœur à tout instant, et qu’elle trouve le bonheur dans sa nouvelle condition.
Les adieux achevés, un sentiment doux-amer bien naturel étreignit la famille lorsque Maria-Alexandra se glissa dans son automobile et leur fit un dernier signe à travers les vitres nappées par l’ondée. Puis le cortège quitta le parc royal et se dirigea vers la frontière Est où patientait un train blindé marqué du loup blanc, lequel emmena la jeune femme en plein cœur de sa nouvelle patrie.
L’émotion notable sur le visage des Kosturi indiquaient cependant une réflexion plus humaine et immédiate : que la princesse, leur sœur, leur fille, les garde dans son cœur à tout instant, et qu’elle trouve le bonheur dans sa nouvelle condition.
Les adieux achevés, un sentiment doux-amer bien naturel étreignit la famille lorsque Maria-Alexandra se glissa dans son automobile et leur fit un dernier signe à travers les vitres nappées par l’ondée. Puis le cortège quitta le parc royal et se dirigea vers la frontière Est où patientait un train blindé marqué du loup blanc, lequel emmena la jeune femme en plein cœur de sa nouvelle patrie.
Sergiu Colesnic- Observateur
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