Bal de l'Hiver

Le premier, à arriver, est le duc d'Esse. Il présente fièrement ses décorations sur son veston, en compagnie de son aide de camp, le jeune baron Albert du Beauchemin.

Le Duc voulait être le premier, pour pouvoir saluer les invités de marque. En tant que Gouverneur de Chiron, il devait accueillir, les hauts dignitaires, de passage dans sa province.

Vers 21 heures, le fiacre de l'Empereur arriva dans la cour du Palais Freshville, entouré de la Garde Impériale que menait le Prince de Fricard sur son fidèle étalon blanc. Le Prince descendit de sa monture, et alla ouvrit la porte de la voiture. En touchant terre, le tout puissant monarque regarda Charles-Alexandre et lui dit :

"Et bien, mon jeune ami, espérons que le froid que l'on ressent vient du climat, et non de l'ambiance qu'il règne dans le château, sinon cela nous promet une joyeuse soirée en perspective..."

"Certes, Majesté, répondit le Prince. En plus, le Prince de Freshville a fait limiter la consommation d'alcool à deux verres par personnes..."

"Qu'Ether nous sauve ! Finalement, il a bien fait de refuser d'inviter Anna-Christina, sans alcool et moi dans les parages, elle n'aurait pas pu faire grand chose... Espérons que les Russlaves nous amèneront de leur alcool local, on m'a parlé d'une, mais son nom m'échappe..."

"Vodka, Majesté. Pas de goût particulièrement marqué, mais un effet radical... Mais avant de pouvoir goûter cette élixir, encore faudrait-il que la délégation russlave vienne à ce bal..."

Sur ces mots, l'Empereur et le Prince se dirigèrent vers le grand hall où quelques convives déjà présents vinrent les saluer...

Un fiacre richement décoré arriva dans la cour du Palais. Un domestique descendit d'à coté du conducteur, baissa le marche pied, ouvrit la porte. Nicolas Burgond, en grand uniforme de Général du Saint Empire, descendit dans un geste souple. Il portait son habiteul monocle, et marchait en s'appuyant sur son eternel cane, objet sans nul doute d'apparence plus que de nécéssité. Il marcha, souriant a qui le regardait, jusqu'au grand hall. Il retira ses gant, en attendant que le crieur l'introduise:

Monsieur Nicolas burgond, Général de l'armée de l'est, Président Directeur Général de la Burgond Général d'Industrie et Commerce...

Le Prince de Freshville les reçut avec la plus grande joie, et honora l'Empereur comme il le fallait. Il leur signala néanmoins que la consommation d'alcool n'était pas réduite pour les invités et les membres de la Noblesse, qui, suffisament éduqués pour connaître les dangers de la saôulerie, sauraient bien se limiter à des mesures raisonnables : l'interdiction ne valait que pour les soldats : il ne fallait pas qu'en cas d'attaque, la moitié de la soldatesque soit ivre....

L'Empereur et ses suivants, ainsi que les membres de la Haute Noblesse, et les invités d'honneur (ceux qui figuraient sur la liste publique...) furent amenés dans le Salon Visconti. L'un des plus modestes, mais l'un des mieux décorés du Palais. Le Prince de Freshville l'appréciait particulièrement.



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Ils purent là se voir servi un apéritif du meilleur gout et ils commencèrent à discuter joyeusement...

- Vous ne le savez donc pas ? Le Comte de Boncourt a répudié sa femme, avec laquelle il s'était marié il y a quelque mois seulement. N'est-ce pas immoral, impie ?

*Nicolas avait été assez éblouit par les décorations du salon. Il avait l'habitude du luxe, mais ces pièces étaient riches d'histoire, et cela valait bien plus que la richesse pécunière. Il s'était assis confortablement dans un fauteuil, mais il avait du s'en relever presqu'aussitot pour saluer le Comte de Clermont, et baiser la main de sa si jolie soeur, avec un large sourir...*

Mademoiselle, votre beauté n'a d'égal que le soleil couchant sur les dunes de sables des plages fransiennes...

*Puis il se rassit, et continua la conversation entamé*

Le Comte de beaucour ne dément donc pas de sa réputation de rustre qui lui colle a la peau depuis tant d'année, mon cher Prince, et je ne m'étonne guerre de cette nouvelle... Mais peut-être avait il une bonne raison a cela, parfois les répudiations sont l'ultime solution au maux de la nation...

*L'allusion de Nicolas, tout en rime, ne passa inapercu pour personne étant donné les rumeurs qui circulaient actuellement dans l'Empire*

Le Prince, tout absorbé par la venue de cette jeune fille, soeur du Duc de Clermont, ne portait guère d'attention au propos du Général, qui ne l'intéressait point. Cependant, ses dernières paroles pénétrèrent le Grand Chambellan et le firent exulter :

"Général, qu’osez-vous insinuer par vos propos déplaisants, et pourquoi mêlait vous la nation à cette histoire de moeurs privé ? Même si vous êtes une brebis égarée, vous devriez savoir qu'Ether, que sa bonté nous inonde, considère la répudiation comme un péché impardonnable... Vos insinuations grotesques font de vous un goujat et un homme déplaisant, puisse Ether faire que vous ne soyez noble de l’Empire, ce serait une insulte pour l’idée de la noblesse que je défend !"

Charles-Alexandre posa son verre sur la table, et se leva. On vit le visage du Prince de Freshville changeait d'attitude, celui-ci dit au Grand-Chambellan :

"Cher ami, nous savons que cette histoire vous affecte, mais le Général ne souhaitait pas déplaire à qui que ce soit, il souhaitait seulement exprimer son avis..."

"Bien, répondit Charles-Alexandre, et bien il l'exprimera sans moi si vous le permettez, je vais de ce pas rejoindre vos invités académiciens, qui je l'espères auront un peu plus de savoir vivre que certain présent ici..."

Le Prince de Fricard passa donc dans le Salon voisin.

*Sans retiré le cigare qu'il avait entre les dents, Nicolas Burgond, levant son verre en direction du Grand Chambellan qui prenait la direction de la porte, il s'exclama*

Votre ecxellence, vous semblez n'avoir point compris mes propos, qui , comme l'a dit le Prince de freshville, n'engage que moi. Ce que j'ais voulu dire, c'est que, ne vous déplaise, les rumeurs courent que Sa Majesté l'Empereur chercherait a répudier son épouse, et que, quoiqu'en pense votre Ether, c'est certainement la meilleur solution pour que l'Empereur n'ait plus a soufrir de la réputation sulfureuse de Sa Majesté l'Imperatrice...

*Il laissa passer quelques instant,posa son verre, leva sa canne, et reprit sans regarder le Grand Chambellan, mais les yeux fixé sur le pommau d'argent, assez fort pour que tout le monde entende*

Quand à la Noblesse, il y a bien longtemps que ma famille ne l'attend plus. Le passé des Burgond, est bien trop dénigré, même si cela relève du fantasme... Mais si nous n'avons jamais eu la Noblesse des titres, nous avons celle du coeur.

Le Prince de Freshville se leva à l'entrée de son proche ami, le Chancelier, et le salua comme il se le devait, le remerciant de son éloge. Il ne put qu'être ébloui devant la beauté rayonnante de Zélie-Sirarpie et tenta de n'en rien laisser transparaître. Lui habituellement si maître de lui, le voila qui rougissait devant la première beauté venue - et quelle beauté ! Le Prince de mémoire ne se souvenait pas avoir jamais vue femme aussi belle. Zélie-Sirarpie l'avait vraiment, le temps d'un instant, troublé. Il reprit aussi rapidement la maîtrise de lui-même, et illumina son visage d'un sourire éclatant. Il lui baisa la main, heureux de faire une telle rencontre, puis se releva et invita le Duc de Clermont et sa soeur à s'asseoir aux côtés des autres invités.

Il adopta un air affligé lorsqu'il vit son ami de toujours, le Prince de Fricard, prendre la mouche à la suite d'une remarque de Burgond qu'il avait jugée inconvenante. Il le pria de revenir dans le salon Visconti, ou les discussions continuaient, allant bon train, en attendant l'arrivée, prévue pour dans quelques dizaines de minute, du Tsar de tout les Russlavies et de sa suite.

La discussion portait maintenant sur la dernière mode de la capitale, et personne ne manquait d'apprécier la magnifique robe de la soeur du duc de Clermont, le Prince de Freshville le premier. Élegamment.


- Mademoiselle, vous êtes plus que superbe dans cette robe qui vous va réellement à merveille. L'on croirait voir un ange envoyé d'Ether pour apporter la Félicité aux humains que nous sommes et au Prince que je suis.

- Et ne dit-on pas que le Diable s'habille en Pravda ? renchérit un Baron. Tous rirent à cette fine plaisanterie...

Le Duc d'Esse restait au fond d'une des nombreuses salles. Certains nobles de Chiron venaient lui rendre leurs hommages, mais surtout leurs soutiens. Plusieurs nobles sont actuellement mécontents. L'absence du Duc à l'Assemblée fait mal à la politique et au débat.

Après deux heures discussions, le petit groupe de noble retourne, auprès des autres invités.

Monsieur le Duc retourne aussi dans la salle des Fêtes pour informer Carnavon, de sa décision.

Dans les prochains jours, un coup de théâtre aura lieu.

Lorsque son ami Alexandre-François vint lui demander de reprendre place au Salon Visconti, le Prince de Fricard accepta en se disant que la bêtise et le manque de savoir-vivre de ce bourgeois prétentieux n'allait pas l'empêcher de passé une agréable soirée. Les Princes, suivit des académiciens, reparurent dans le salon.

Le Grand Chambellan se dirigea vers la jeune soeur du Duc de Clermont, prit place à côté d'elle sur le divan, et commença à parler avec elle de son éducation, fort réussie d'ailleurs, des projets de mariage que son frère préparent, d'une future introduction à la Cour pour une rencontre avec l'Impératrice. D'ailleurs, il proposa au Duc de Clermont, qui siégeait à côté de sa soeur, de venir lui rencontrer SMI l'Impératrice, qui parait apprécier grandement les oeuvres littéraires du Chancelier.

*Burgond, sans se lever de son fauteuil, se fit servir un verre de ce nouveau breuvage venu de Russlavie. Il regarda le Prince de Fricard reprendre place parmis les convives, leva son verre en lui souriant, d'un sourir que nul n'aurait sut s'il était sincère ou narquois, et s'enfila d'un trait son verre, avant de reprendre ses discussions*

Lorsque la délégation russlave arriva, et que le Tsar se montra si plein d'assurance, cela fit une grande impression parmi les invités. On admirait ce monarque se savant dans une terre qui pourrait lui devenir hostile, et il bravait ses craintes afin de respecter les règles de courtoisie.

De plus, le breuvage russlave fut très apprécié de la plupart des convives. Lorsque le Prince de Fricard but son troisième verre de cette boisson, il lui vint l'idée de jeter en l'air son verre, comme la coutume russlave le voulait, mais en visant si possible le Général Burgond. Finalement, il se dit que son rang actuel, et le fait que cette soirée soit organisée chez son ami, l'empêcher de céder à cette soudaine envie...

Pour se changer les idées, le Prince rejoignit la délégation russlave avec laquelle il discuta des derniers événements micromondiaux. Charles-Alexandre exprima notamment son mépris et son indignation vis-à-vis de l'ultimatum qu'avait reçu la Turcosie...