grand bal

SAR Fernando-Luis II organisera un grand bal en l'honneur du 20e anniversaire de Maria-Esmeralda de Moliena, infante des Eslagnes, ce lundi soir. Toute la noblesse eslagnole et du Saint-Empire sera présente

L'on reçut l'invitation à l'Hôtel d'Angmar, la Princesse Marguerite, en vieille dame un peu aigri pesta : "Le Roi des Eslagnes aurait dû nous avertir plus tôt encore ! " La dame de quatre vingt ans fit montre d'un grand sens de l'autorité qui était inné chez elle ; avec ses domestiques comme avec ses fils... Peut-être était-ce une des raisons de l'exil que lui avait imposé son fils aîné feu l'Empereur-Roi d'Angmar-Persis...

L'on se prépara au voyage. La Princesse douairière menait sa domesticité à la baguette. Elle était angmarienne, ainsi que les noms le suggéraient

- Gontran, faites préparer notre équipage pour la gare, louez également un train, nous partons ce soir pour les Eslagnes.

- Bien Madame.

- Enguerrand, occupez-vous de nos valises. Je porterai ma robe de chez Mc Queen, et le diadème Philotaxis - c'était un présent de feu son époux, Klausdène II d'Angmar qui avait été Empereur de Persis sous le nom de Philotaxis IV - Le Prince Clodomir portera son nouvel uniforme de contre-amiral. N'oubliez pas de nous prévoir des changes pour le voyage et le retour, ainsi que pour quelques jours; nous resterons chez mon amie la comtesse de Teba. Adèle vous aidera.

- Bien Madame.

Puis elle fit irruption dans le cabinet de travail du Prince Clodomir

- Clodomir mon enfant, vous viendrez avec moi en Eslagnes
- C'est que je dois rejoindre ma flotte...
- Je ne vous laisse pas le choix. La marine de Sa Majesté peut attendre. Ce qui n'attends pas cette votre mariage. On dit l'infante Maria-Esmeralda fort belle. Elle a vingt ans ; un âge parfait pour faire des enfants, et les femmes de la Maison de Moliena sont connus pour leur fécondité.
- C'est que j'avais envisagé d'autres partis...
- Avez-vous eu des réponses ?
- Oui plutôt favorable
- Des propositions d'alliance concrètes ?
- C'est à dire que...
- Allons venez avec moi en Eslagne ; c'est un ordre. Nous vous présenterons au Roi ; un homme charmant quoique peu prévenant. - Elle fulminait encore d'avoir été averti si tard - Et à l'infante...
- Nous viendrons avec vous. Non pour épouser l'infante, mais pour rétablir notre réputation auprès des nobles de l'Empire, ils ont tous le mot de démocratie à la bouche ; à croire que le markisme, le républicanisme, le socialisme et le séparatisme ne les effraies guère. Un léger rictus de dégoût pu se lire sur ses lèvres à ces derniers mots
- Soit ! Elle feignait d'abdiquer. Je reconnais là l'entêtement de votre père. Klauvis a toujours été un buté ; comme vos oncles et votre grand-père d'ailleurs...

Elle rejoingnit le salon. Après avoir ordonné l'achat une parure à offrir à l'Infante, elle passa la soirée à s'exercer à la broderie - elle était peu habile de ses mains, cela avait le mérite de lui faire passer le temps ; et de laisser se reposer le peronnel de maison... La Cour des Eslagnes pu recevoir une réponse en temps et en heure voulus, grâce au télégraphe :

Son Altesse Royale & Ilustrissime Marguerite de Traceau, Princesse Douairière d'Angmar, Princesse du Sang d'Edoran,

se rendra ce lundi soir au bal organisé en l'honneur de l'Infante Maria-Esmeralda.

Elle sera accompagnée de son petit-fils :

Son Altesse Impériale & Royale Clodomir de Klausbourg, Prince d'Angmar, de Persis, & de Laufenbourg

Un dirigeable arrive de la Moldavie. À l'aérodrome, un comité d'accueil s'organise. Même si le dirigeable appartient à une société privée, il a à son bord, Sa Majesté Royale Idhomène VIII Kosturi, le Basileus du Très Éclairé Basilissat de Moldavia, et Son Excellence le ministre de la Guerre et des Finances du Saint-Empire de Edoran, François-Albert Maxence Carnavon Dutronc-Pombal, duc d'Esse et pair de l'Empire.

Le Roi Idhomène arriva en compagnie de son Excellence le Duc d'Esse. Les deux hommes avaient appris à se connaître aux cours des dernières semaines. Les armées d'Edoran séjournant à la frontière avec la Moldavia.
L'arrivée à l'aérodrome de la capitale se déroula sans problème.
L'astre du jour brillait encore haut dans le ciel comme il est habituel en pareil saison. Les temps chaud s'annonçait.

Philibert arriva également dans la capitale eslagnole. Tout le gratin de l'Empire serait là et en tant que Prince de Saint-Junien il ne pouvait déroger à la règle.
En arrivant à la gare, il vit le train de SAR Frédéric-Christian III. Son vieil ami serait donc de la fête. Il y avait longtemps qu'ils n'avaient plus eu l'occasion de s'entretenir.

la grande salle de bal du palais attendait ses invités. On attendait pas moins de 500 personnalités pour cet anniversaire. La princesse aurait tant aimé voir Sa Majesté Impériale mais les obligations internationales la retenait pour un sommet de la plus haute importance. Elle avait longuement prié Ether pour que la Paix soit préservée et qu'il protège l'Empereur Charles.

Le valet annonça les premiers invités :
- Leurs Altesses Royales Frédéric-Christian III, souverain du Royaume d'Alémanie, Protecteur des Ethéristes, Commandeur de l'Ordre Royal du Blaireau, Marquis de Treste et Duc de Zaueraust et Maria-Paulina Kosturi, Marquise de Blaufest et Duchesse de Zakynthos, protectrice des Arts de de la Culture.

Les souverains alémaniens avancèrent vers le centre de la salle, histoire d'être vus de toutes et tous.

- Son Altesse Philibert Carnavon, Prince de Saint-Junien, Comte de Sancé et Pair d'Empire et son épouse.

Les deux bordeleausiens s'avancèrent vers le couple royal déjà importuné par bon nombre de pique-assiettes et autres parasites. Les deux hommes, amis de longue date ne s'étaient plus vus depuis tellement longtemps qu'ils avaient énormément de chose à se dire

Le valet annonça par la suite:

- Son Excellence le ministre de la Guerre et des Finances du Saint-Empire de Edoran, François-Albert Maxence Carnavon Dutronc-Pombal, duc d'Esse et pair de l'Empire, prince de Piscis, grand-maître de l'Ordre du Chasseur Noir

Son Altesse fit une révérence.

- Votre Majesté. Nous sommes heureux d'être présent à cet grand événement. Nous souhaitons vous offrir des présents.

Par un claquement de doigt, des serviteurs amenerent des boites de bouteilles de vin de Piscis, 3 épées des forges de Confolens et une peinture de Sa Majesté avec Sa Majesté Impérial.

- Pour votre charmante fille, nous lui offrons ce charment sautoir de perles et ce médaillon, où elle pourra y retrouver à l'intérieur une gravure de Sa Majesté. Mais cela n'est pas assez en ce jour de fête, nous lui offrons aussi, un ensemble de grande parure: collier, boucles d’oreilles, broche, diadème et deux bracelets, tous assortis à son magnifique visage.
- Votre Altesse, nous vous souhaitons un magnifique vingtième anniversaire.

Il fit une révérence et s'éloigna un petit peu, pour discuter avec des ministres du royaume.

Le Souverain des Eslagnes accueillit tout ses invités. Ils étaient venus de tout l'Empire : Edoran, Moldavia, Eslagnes, Palogne, Tchecoslovénie, Alémanie. Tous venaient célébrer les 20 ans de l'infante. Tous venaient pour être vus. Le gratin de l'Empire était quasiment réuni dans cette salle.

Le roi s'avança et dit :

Vos Altesses Royales, Vos Altesses, Excellences, Mesdames et Messieurs,

Nous nous réjouissons de vous compter parmi nous ce soir pour l'anniversaire de notre fille aînée. Nous sommes réunis ici entre personnes de bonne compagnie donc tout ira pour le mieux. Ce n'est pas ici que l'on verrait un vilain markiste crasseux (petits rires dans l'assemblée). Mais trêves de plaisanterie !! Que la fête commence

Le Duc gagne le courage et se rapproche de l'Infante.

- Votre Altesse, est-ce que vous avez la générosité, de nous laisser inscrire notre nom, dans votre carnet de danse?

En même temps, un serviteur amène un dépliant contenant de mauvaises nouvelles.

Pendant le bal, le duc rencontre Sa Majesté.

- Votre Majesté, nous félicitons pour votre magnifique soirée. Nous sommes ici, car nous souhaitons de nous assurer de votre appui. Mais aussi, comme nous vous l'avions communiqué, demander votre fille en mariage.

Nous savions que vous viendriez nous voir. Vous connaissez notre réponse à votre demande.

Oui, Votre Majesté.
Soyez rassurer que nous ferrons attention à elle. Donc allons lui, demander sa main publiquement, si cela nous vous offense pas?

Lorsque le duc revient dans la Grand Salle. Un serviteur lui donne un gros bouquet de rose rouge. Le duc s'avance et offre à l'Infante, le bouquet. Et il s'agenouille.

- Maria-Esmeralda, nous avons l'honneur de vous demander votre main devant tout ce public. Voulez-vous nous prendre pour époux?

la princesse rougit, mais par pure convention car ses parents avaient déjà décidé qu'elle épouserait le Duc d'Esse et elle avait accepté ce choix. Le duc était un grand de l'Empire et un assez bel homme.
- Nous acceptons votre demande Excellence. Nous serons enchantée de devenir votre épouse si Ether accepte ce choix

Le duc sortit une bague, qu'il mit au doigt de la princesse, et se releva.

La Cour applaudit.

Le Prince Clodomir était présent à la soirée en l'honneur de l'infante Maria-Esmaralda. Vêtu en grand-uniforme d'amiral, portant la plaque et le cordon de chevalier de l'ordre de Saint-Wladimir et Saint-Klaus remis par son père alors archiduc souverain de Laufenbourg ; il n'avait que treize ans et était "simple" prince de Laufenbourg, petit état coincé entre le Zollernberg et Angmar-Persis. Après avoir saluer ses hôtes le couple royale des Eslagnes, il avait échangé quelques amabilités avec l'Infante, qui lui avait même fait l'honneur d'une danse. Il avait pour elle une parure magnifique, un chef d'oeuvre de la joaillerie persisienne.

La rumeur enflait. L'on disait que le duc d'Esse allait demander la main de l'Infante. Clodomir était soulagé de ne pas avoir à faire la cour à la belle infante, ainsi que le désirait sa grand mère. Après avoir honoré ses cavalières de sa présence, et avoir eu l'honneur de danser avec l'Infante, il alla saluer l'Amiral Störtebeker, celui à qui il devait sa nomination en qualité de contre-amiral des armées navales. L'homme lui avait fait confiance, il l'en savait gré. Derrière sa grosse barbe, il ne parvenait à juger de son âge. Toutefois, il fut un instant troublé. Il reconnu dans les traits du colosse qui se tenait devant lui, son aïeul Klausdène Ier. Une coïncidence certainement ; le vin des Eslagnes devait troubler la perception... Puis, il se dirigea vers le Prince de Saint-Junien, auquel il adressa ses plus vives et chaleureuses félicitations pour son élévation au principat. Clodomir se retint alors de parler politique ; la soirée était trop heureuse pour qu'on ne la gâcha par quelque considération de ce genre.

Il alla ensuite à la rencontre du duc d'Esse, après l'infante Maria-Esmeralda dont il tenait le bras, objet de toutes les attentions :- J'adresse à Vos Altesses mes plus sincères félicitations. On le remercia avec amabilité, puis il reprit. Monseigneur, n'a-t-il pas des parents en Persis ? Votre nom ne m'est pas inconnu. Notre père nous a longtemps parlé d'une princesse Eléni de Castro-Pombal, satrape de Thalassapersis dont il fut subjugué par la beauté. Il m'a confiée le secret d'avoir conçu le projet de l'épouser. Ils se sont me semblent-ils rencontrés à Klausbourg. Une querelle les a ensuite opposé à cause de la confiscation de terres en Angmar au profit de nobles de Persis. N'êtes-vous pas son héritier ?

Oui! Nous sommes son héritier. Elle nous a adopté, au décès de notre père. C'est une vieille histoire que vous me racontez.

la fête battait son plein. Les invités s'étaient dispersés après les danses. Ils discutaient les uns avec les autres.
Philibert avait enfin eu l'occasion de discuter avec le souverain alémanien

Le Prince Clodomir répondit en ces termes au duc d'Esse : - Effectivement Monseigneur c'est une bien vieille histoire que celle-ci. Nous voulons qu'en dépit de leurs oppositions passées nos deux maisons entretiennent des relations cordiales. Bien que les idées politiques nous séparent, souhaitons que nous puissions oeuvrer ensemble à la défense du trône d'Edoran.