Enquête sur les attentats palonais

Le nouveau Feld-Maréchal du Saint-Empire demanda que l'on mette les
bouchées doubles dans l'enquête sur les attentats en Palogne.

Le Capitaine Lentigny, chef de la section de recherche de la Gendarmerie
Impériale de Confolens avait été chargé de diriger l'enquête. A ce
titre, il avait autorité sur les enquêteurs palonais au vu du dernier
décret de l'Empereur qui faisait du Feld-Maréchal le chef des armées
vassales.

Les ordres non-dits reçu par l'officier de gendarmerie furent de faire la lumière sur les membres d'équipages complices et leur niveau d'implication.

A Confolens, Lentigny organisa une réunion d'enquête en présence de plusieurs enquêteur confolensiens et palonais.

- Messieurs, comment pouvons-nous expliquer la présence de terroristes sur ces deux dirigeables ?

- Capitaine, le premier groupe de terroriste s'est embarqué à bord d'un dirigeable civil, celui qui s'écrasa en Chiron. Ils n'étaient pas armés et ont tenté en vain de détourner l'appareil. Nous n'avons pas pu retrouver d'information sur ces personnes... Les contrôles d'identité n'étant pas systématique à l'embarquement en Palogne sur les dirigeables de transport civil.

- A tort de toute évidence...

- Et les corps retrouvées sur place ne furent pas identifiable. L'enquête ne peut aller plus loin sur cet attentat là.

- Bon... Et le second attentat ? Il y a eu explosion d'une bombe et il s'agissait d'un dirigeable militaire. La donne est différente ! Qu'avons-nous ?

- En effet, l'appareil était un dirigeable de l'Aviation Impériale et était chargé de ramener le Ministre-Président et Généralissime de Palogne à Kosciusko-Czestochowa. Ils revenaient d'une réunion purement administrative au Ministère édoranais de la Défense à Allancia. Le dirigeable a décollé à 13h30 et a explosé à 16h au dessus des faubourgs de la Capitale palonaise. Le timing de l'explosion étant idéal alors que le dirigeable accusait 30 minutes de retard, les terroristes étaient obligatoirement à l'interieur de l'appareil. De plus, l'examen de l'épave prouve que la bombe a explosé dans un local technique du dirigeable. Un local accessible uniquement par un nombre restreint de personnel...

- Ceci implique que le ou les poseurs de cet explosif sont parmi ces personnels, au nombre de 7. Nous avons déjà commencer à établir le profil de ces personnes. Figure sur cette liste de Major Harding, brillant sous-officier supervisant la maintenance de l'appareil. Au vue de ses états de service, de son parcours et de sa vie privée, il est probablement à exclure des suspects. Tout comme l'Adjudant Milot et les Sergents Daquard et Lerouget, qui semblaient irréprochable avant leurs décès...

- Bien, bien... et les trois autres sur cette liste des personnels autorisés ?

- Ils méritent de l'attention... il y a le Caporal Baskan d'origine moldavienne et engagé il y a deux ans comme mécanicien de dirigeable à la base aerienne d'Allancia. Dans son passé on note une origine ouvrière, la participation à une manifestation soit-disant apolitique contre le Maire de sa ville natale et enfin l'adhésion au Syndicat des Travailleurs Edoranais lors de ces années d'apprentissage à la mécanique aeronautique chez Carnavon Aerotransport... Quant aux deux autres, il s'agit de deux seconde classe engagé cette année et ayant fréquenté Baskan sur la base d'Allancia avant de demander ensemble une affectation sur ce dirigeable. On note une origine très modeste et un parcours scolaire en dent de scie dont l'Aviation Impériale les a sauvé en leur donnant une formation à la petite maintenance aeronautique.

- Eh bien bravo messieurs, je pense qu'on peut commencer à chercher par là ! Allez à la rencontre des militaires qui les ont fréquenté sur la base d'Allancia, fouillez leurs chambrés, cherchons quelque chose qui nous prouve leur implication.

- Bien, Mon Capitaine !


(à suivre...)

A la Base Aérienne d'Allancia, l'interrogatoire des militaires qui avait été en contact avec les soldats soupçonnés d'avoir commit l'attentat du dirigeable de Kosciusko-Czestochowa révéla une information importante. Le trio s'était rendu ensemble à Freshville lors d'une permission et d'après les soldats, il était revenu plus soudés et plus renfermé. Ils se voyaient souvent en secret et à l'écart, leurs conversations cessaient lorsque arrivait quelqu'un.

Le Lieutenant Ferrant, de la Gendarmerie de Confolens, avait
examiné tous les effets personnels du caporal et des deux soldats. Il ne trouva que des affaires anodines et aucun élément compromettant... jusqu'à la découverte d'un reçu d'hôtel réutilisé en tant que marque page dans un roman policier récent dans les affaires d'un des deux seconde classe. Ce reçu avait l'en-tête de l'"Hôtel du Prince" à Freshville et correspondait aux dates de la permission des soldats.

Ferrant télégraphia sa découverte au bureau de la section de recherche de la Gendarmerie de Confolens, et pris le premier train pour Freshville après s'être fourni les photos des suspects auprès de l'administration du personnel de la Base.

(à suivre...)