Un prince en politique...

MANIFESTE SOCIAL-DÉMOCRATE

La Monarchie et la Sainte-Eglise ont toujours œuvrée à la défense des plus pauvres, donnant à chacun son pain quotidien par un système d'assistance né spontanément de la charité des uns. "Appelé à roi père, ce n'est point en faire l'éloge, c'est en faire la définition" disait le poète, car ces temps anciens sont révolus. Les corporations de maîtres et d'ouvriers, les compagnonages ont disparu. Balayé par le commerce et la libre entreprise, le dividende à donner au capitaliste le moyen d'asservir son prochain, son frère en humanité que l'indigence a placé dans la nécessité de travailler. Face à l'hydre du capitalisme la réponse des amis des humbles à consisté à discerner dans l'histoire de l'humanité la lutte des classes, le bourgeois s'hérissa contre le noble, le prolétaire contre le bourgeois. Cette constatation devint loi fondamentale de l'humanité celle qui devait en commander les évolutions et en dessiner l'avenir. Elle devait aboutir, à la fin des temps, vers la dictature du prolétariat et la naissance d'une classe unique.

La pratique cependant apprend les bienfaits du capitalisme, la rançon du malheur, celle qui fait de ce système, la seule voie viable et moderne vers l'enrichissement et la prospérité des peuples.

En conséquence, il est nécessaire de trouver un système où l'idéal social d'extinction du paupérisme puisse être réaliser par les hommes de bonne volonté. Il est une voie médiane qu'il est possible d'emprunter. Point de révolution des classes laborieuse, point de sujétion aux classes bourgeoises, mais le progrès serein et certain sous l'égide de l'Etat couronné, par le moyen de la démocratie et du réformisme politique.

Ainsi nous pouvons attendre de la social-démocratie, puisque c'est de cela qu'il s'agit, qu'elle prenne la direction de l'Etat, démocratiquement, par le moyen des urnes des partis et des syndicats, afin de mener les vraies réformes de justice sociale dont notre pays à besoin.

Il est à attendre de l'Etat, non un dirigisme économique et planificateur, mais l'intervention arbitrale et ordonnatrice, là où le libéralisme appliqué à l'économie ne laisse qu'anarchie et n'établit que la loi du plus fort qui commande au plus faible.

C'est pourquoi nous invitons les réformistes de bonne volonté mettant au dessus des querelles de parti et de personnes l'idéal de justice sociale à nous rejoindre dans l'Union pour la Social-Démocratie afin de refonder notre Etat-providence et de redonner à chacun l'audace de croire en l'avenir.

Adalbert de Klausbourg,
Président de l'USD