Retour en Moldavia

Le Basileus était revenu en Moldavia avec les troupes édoranaises. Il était très en colère à propos de ce qu'il qualifiait lui même de coup d'état. Néanmoins la plus grande partie de son armée avait soutenu ce coup d'état.
Deux solutions s'offraient à lui :
- Procéder à des purges, faire sauter les têtes de ceux qui avaient trempé dans le complot et revenir à l'ancienne constitution, rétablir le gouvernement démocratique élu 3 mois plus tôt et procéder aux élections qui verraient très certainement le gouvernement markiste reconduit avec plus de suffrage encore, ce qui reconduirait à l'instabilité vis -à-vis de l'armée, du voisin russlave et des autres vassaux.
- Accepter la constitution nouvelle et les pouvoirs nouveaux qui lui étaient conférés, procéder au jugement des principaux responsables et laisser les autres tranquilles, ramener le calme en Moldavia mais risquer de se mettre à dos les démocrates du pays. Il était de toute façon inconcevable au Basileus d'emprisonner quelqu'un pour ses opinions fussent-elles markistes.

Le roi réfléchissait longuement. N'allait-il pas passer pour la chose du Comte de Sabrevoix? Allait-il garder sa légitimité en acceptant le pouvoir suite à un coup d'état?

Une estafette apporta un message au Feld-Maréchal. Après en avoir pris connaissance, ce dernier informa Leurs Grâces :

- La situation s'aggrave dans les colonies... Comme évoqué en privé, Monsieur le Duc, acceptez-vous toujours de mener le Corps Expéditionnaire Impérial pour la pacification de San Sebastian ? Si oui, je vous confie le commandement de 30 000 hommes. Vous pourrez partir de Lucéra dès que possible, je fais le nécessaire.

Puis il transmit des ordres de mobilisation au CEI via son âme damnée le Capitaine d'Aboville.

Un aide de camps s'avança timidement : "euh... Monsieur le Feld-Maréchal, les gendarmes d'Allancia nous informent qu'ils ont libéré le Prince de Klausbourg au motif que la détention ne peut se faire que sur décision judiciaire. Cependant le Prince a déclaré se tenir à la disposition des autorités"

Le ministre présent répondit:

- Ils sont des incompétents. Il a commis un acte criminel, selon le code martial. Il a désobéi aux ordres et a quitté sans autorisation de son poste et de sa mission. Vous allez le mettre à la prison militaire de Lucéra. Que pensez-vous, cher ami?

Nous partons immédiatement. Nous attendons que le Feld nous indique nos navires pour cette mission.

Le basileus avait longuement réfléchi à cette situation. Il appela son gouvernement, tous nommés par ses soins. Des hommes de confiance.
- Messieurs, en attendant que la situation se décante, nous allons garder l'actuelle constitution. Puisque nos putschistes ont voulu nous accorder plus de pouvoirs nous allons en profiter. Néanmoins nous saurons nous montrer magnanime envers les repentants. Mais les principaux dirigeants du coup d'état devront être jugés. Montrons nous impitoyable envers ces bandits. Ce ne sont que des bandits.
Le Basileus était rouge de colère. Personne ne l'avait jamais vu comme cela. Il avait connu beaucoup de choses dans sa vie. Guerre contre Ratislav IX, volonté d'un cousin Lysimmaque de le remplacer, coup d'état.

un long procès qui avait duré tout l'été et gardé en haleine les Moldaviens venaient de se terminer.
Le Basileus était opposé à la peine de mort mais la crainte de paraître trop faible était grande. Il ne pouvait se contenter de commuer cette peine

la sentence était tombée. Quinze officiers supérieurs avaient été reconnus coupables. Neuf d'entre eux furent condamnés à mort, les autres à la prison à vie. Rien ne fut retenu contre celui qui dirigea le coup d'état étant donné la suite des événements le concernant.

Une affiche fut placardée dans l'ensemble du Basilissat:

Par décret Royal,

Nous, Idhomène VIII Kosturi décrétons l'abrogation pure et simple de la Constitution factieuse et le rétablissement de celle qui prévalait avant la prise du pouvoir par des militaires rebelles.

Fait à Chinisau, le 6 octobre 1921