Une randonnée qui sent le brulé...

Les beaux jours revenaient et avec eux le tourisme vert dans les massifs montagneux de l'Empire. Les vallées et les montagnes du Massif du Mont-Chiron étaient assaillit de randonneurs, vététistes, alpinistes, etc... venant de tout le pays et même de tout l'archipel.

Un groupe de randonneurs belgogiens avait quitté de très bonne heure leur camping dans le petit village pittoresque de Saint-Guillestre dans les contreforts du Mont-Chiron. Leur expédition devait durer deux jours pour les mener jusqu'au Col du Poète à 3100 mètres d'altitude où ils passeraient la nuit dans le Refuge du dahu lévogyre.

La route était encore longue avant le refuge. Après 2 heures de marche dans une forêt de chêne et de hêtre, les belgogiens se retrouvèrent à gravir un premier sommet de moyenne montagne recouvert de pin sylvestre et de sapin de Chiron, essence endémique de la région reconnaissable à ses épines très sombre. Ils firent une pause au sommet du Pic Jean puis redescendirent légèrement pour passer à une autre montagne et poursuivre vers leur but. Il déjeunèrent tardivement vers 14h, au plus chaud de la journée, à l'abris des sapins. Ils mangèrent, mais ils fumèrent également. Et l'un d'eux, au moment de partir, jeta son mégot sans l'écraser. Quelques braises incandescentes s'envolèrent et se posèrent sur le sol recouvert d'aiguilles de sapin...
Les randonneurs étaient déjà loin quand les flammes naissaient et commençaient à s'étendre...

...

2 heures plus tard, l'un des nombreux postes d'observation des Sapeurs-Forestiers du Mont-Chiron repéra une colonne de fumée par-delà le Pic Jean et donna l'alerte au Centre Opérationnel des Sapeurs Royaux de Confolens...

Un 4x4 des Sapeurs-Forestiers avait lutter en vain contre le feu dans les premières heures avait une citerne de retardateur réduite, mais le feu avait bien évidemment progresser sur un autre front.

Très rapidement le feu s'était étendu sur des centaines hectares. Une trentaine de véhicule étaient maintenant sur place et débutaient la lutte. La Direction des Sapeurs-Royaux demandait l'intervention des bombardier d'eau de la base aérienne de Confolens.

Aussi, le Sapeur-Général demanda également l'aide du 3e BSC et du 4e BSC.

Le Commandant Pierre Guillaumet, des Sapeurs-Royaux, commandait les opérations depuis un poste avancé installé dans une pâture à quelques kilomètres de l'incendie. Plusieurs largages d'eau et de produit retardant avait permit de limiter la progression du front principal. Mais de nombreuses reprises de feu dans la zone brulée mobilisaient presque toutes les unités au sol. Ainsi, quand le vent tourna, un nouveau front s'ouvrit et le feu reprit rapidement du terrain vers le nord.

Guillaumet fut heureux de voir arriver le Lt-Col de Fricard et le Cpt Mallard au poste de commandement. Leurs camion de lutte contre les feux de forêt (CFF) ne s'était pas arrêté et se dirigeait déjà vers le nord.

Les trois officiers eurent a peine le temps de s'expliquer la situation que le Bureau de Permanence Météorologique de l'IEGM les contacta par téléphone. Les prévisions pour demain se précisaient, et le pire scénario semblait maintenant assuré... Une forte chaleur, un taux d'humidité inexistant et un fort vent vers nord-ouest les attendait pour le lendemain.

Guillaumet : Colonel, Capitaine, si vous avait ce qu'il faut, il est indispensable dès cette nuit d'imbiber de retardateur toute la zone qui risque d'être la proie des flammes demain après le nouveau changement de cap du vent. Je vais ordonner le débroussaillage et le percement de troué pare-feu dans cette zone par les Sapeurs-Forestiers et je vais aussi demander à Confolens de...

Guillaumet s'interrompit en regardant la carte du massif... Il pointa du doigt un ensemble de bâtiment perdu à flanc de montagne à une quinzaine de kilomètre du front...

Guillaumet : Par Ether ! Si l'IEGM dit vrai à propos du vent... le feu foncera droit par ici et l'atteindra dans 24 à 36 heures...

Mallard : Quels sont ces bâtiments ?

Guillaumet regarda dans les yeux le Lieutenant-Colonel de Fricard... qui avait comprit...

Guillaumet : Le monastère des Soeurs de la Contemplation...

La fonction primant sur le grade, bien que lieutenant-colonel, Loïc-Alexandre se plaçait sous les ordres du COS, le commandant Guillaumet.

Loïc-Alexandre craignait pour la vie de sa tante, la Princesse Charlotte, retirée dans le monastère. Il se montra rassurant : nous avons donc 24 heures...

- Je peux engager dès maintenant 25 hommes, d'ici une demi-heure cinquante hommes et d'ici trois-quart d'heures, 75 hommes sur des actions de retardant, en engageant nos DIR (détachement d'intervention retardant) les 2e sections des 1ère, 2e et 3e compagnies. Mallard, vous conduirez ces actions.

On peut engager une section en protection du Monastère de la Contemplation. En fonction de l'accessibilité, on peut engager ou, la 1ère section, notre DIH (Détachement d'intervention héliporté) ou la 3e section.

Guillaumet : Je vous laisse commander la protection, et je pense que c'est plus prudent, l'évacuation du couvent... C'est votre spécialité, utilisez les moyens que vous voulez.

Une heure après la sectorisation de l'intervention par le PC bataillonnaire. L'intervention changea encore de mesure.

9 h 50 : Le lieutenant-colonel passa un message-radio au PC de Corps : Feu de forêt sur le Mont-Chiron, commune de Confolens s'étendant sur une surface d'environ 90 hectares. Feu en cours de propagation vers le nord-ouest. Je demande 2 SIFF en renfort.

Ainsi, la 3e section de la 3e compagnie entrèrent dans le dispositif. Il n'était pas envisageable d'intégrer de nouveaux les hommmes du DIR ayant travaillé toute la nuit dans le dispositif. La 1ère section du 4e bataillon de Zaramanca fut intégré au dispositif.

Les sœurs de la contemplation avait refusé l'évacuation, mais le Lieutenant-Colonel de Fricard était resté pour les convaincre. Le feu était presque circonscrit partout, le seul front restant léchait maintenant le monastère.

Soeur Marie-Charlotte (c'est ainsi que la princesse Charlotte de Fricard s'appelait en religion) arriva sur la terrasse du monastère où se trouvait l'hélicoptère ainsi que là où son neveu s'étaient installé avec d'autres sauveteurs.

A la vue des flammes la sœur rompit son vœux de silence :

- Par Ether ! Quelle horreur !... Loïc ! Sort nous de là !

D'autres sœurs accoururent en entendant les cris de Marie-Charlotte, dont la Mère supérieure du Monastère... Elles eurent la même réaction en voyant que le feu approchant l'une des chapelles.

Le Lt-Col de Fricard devait maintenant gérer l'évacuation de 17 religieuses, tandis que des camions arrivaient pour essayer de sauver le complexe monastique.