Saint-Empire d'Edoran
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Caftor & Pollvx au secours du Saint-Empire (Acte I)

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Message par Charles-Nemrod de Fleury 6/8/2014, 5:42 pm

Ce soir-là, on donnait Caftor & Pollvx à l’opéra d’Allancia. Le chef d’œuvre avarois de Jean-Philippe de Ramel, sédénione académicien de l’Empire donnait des frémissements au jeune et exalté Charles-Nemrod :

« Caftor ! Pollvx ! Quels héros ! Il faudrait des guerriers de cette trempe pour relever le Saint-Empire d’Edoran.
—Et comment, Altesse ! »

Charles-Nemrod se retourna, brusquement tiré de son ivresse musicale. Le chevalier de Pontecorvo, « fresh(vill)ement » – écrivaient les plaisants – rentré de Valmont offrit au prince özterreicher le ferme soutien de son bras de brillant bretteur débridé. Celui-ci s’en saisit pour soulager la peine que lui causaient la myriade de marches qui permettaient d’accéder aux loges. C’est que la race des Fleury ne s’est guère améliorée, en dépit d’une extraordinaire longévité, pensa le chevalier de Pontecorvo en songeant à l’illustre et quasi-légendaire prince-carzinal de Fleury que certaines rumeurs disaient toujours en vie, en dépit des années, tapis dans la citadelle de Montfleury en Guysenval.

Quant à lui, Charles-Nemrod, frappé par sa réflexion soudaine et lumineuse sur la politique édoranaise se replongea dans les dédales de son cerveau, pas mécontent de pouvoir s’appuyer sur le chevalier. « Pontecorvo », ce nom était celui d’une bonne famille avaroise, dont un ancêtre avait servi sous les ordres du ministre Chandernagor en Avaricum, et ceux du grand et habile Langeain de Pouillac, qui avait réalisé le pavement en marbre de l’Hytre, le fleuve traversant la capitale avaroise. Cet ancêtre, chargé des voies de communication avait défini un programme visionnaire en deux parties : ponts et corvées.  Choix de programme, qui, paraît-il, tenait autant de l’esprit binaire de son école que d’une certaine fierté relative à son patronyme. Le programme, pourtant, avait été un succès considérable, et l’Hytre avait compté jusqu’à 3689 ponts construits entre 1707 et 1709 grâce aux corvées imposées aux Skotinecs.

Une idée germa dans la tête de Charles-Nemrod. Lorsque les deux hommes furent assis confortablement, il entama :


« Chevalier, je vous le dois dire avec peine, mais votre désœuvrement, sauf à considérer que la princesse de Freshville est une œuvre que vous travaillez quotidiennement, n’est pas à votre honneur… Oh, ne protestez pas ! Moi aussi, j’ai du mépris pour les bas travaux qui occupent tant de nos contemporains. Mais enfin, à leur fatuité, votre embourgeoisement ne répond guère brillamment. Ponts et corvées ! Voilà une occupation louable, un emploi digne de ce nom. C’est inutile, cela coûte des efforts, mais c’est beau. Tout bonnement. Eh bien, laissez-moi vous le dire, chevalier, oui, par amitié. Mais si, mais si, par amitié. Je vous le dis tout net : « ponts et corvées », c’est un slogan plein d’avenir pour Valmont et Edoran. La politique aristocratique, c’est la bonne politique, et la seule occupation à laquelle nous pouvons nous adonner honorablement. Elle nous dévore, c’est ainsi. C’est le battement impérieux que notre sang fait retentir sur des tempes fragiles. En un mot, chevalier, Caftor & Pollvx, les ponts et les corvées, c’est un tout, un programme,une vision, une politique. Mais attention ! Quand je dis « politique », je parle d’une politique réellement efficace à long terme qui diversifiera nos chances d’implantation dans la communauté édoranaise, aussi bien fransienne que chironnaise. »

Le chevalier de Pontecorvo avait écouté le monologue du marquis zu Windischgrätz patiemment et avec une attention non-feinte. Il avait pourtant encore déclaré récemment son dégoût de la politique démocratique. Mais Fleury-Heimrichzhaffen était de la meilleure race. Son esprit tortueux avait jeté son dévolu sur lui, et, déjà, il prenait goût à ce programme.


Dernière édition par Charles-Nemrod de Fleury le 7/8/2014, 8:50 pm, édité 4 fois
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Caftor & Pollvx au secours du Saint-Empire (Acte I) Empty Re: Caftor & Pollvx au secours du Saint-Empire (Acte I)

Message par Chevalier Pontecorvo 6/8/2014, 7:02 pm

Il était inutile de s’en cacher, le programme du marquis zu Windischgrätz avait les attraits du beau. À l’évocation des ponts-et-corvées, Gonzague n’avait pu d’ailleurs que difficilement masquer une pointe de fierté, de nostalgie de grandeur que les plus vieilles souches seules de la race noble procurent à leurs rejetons. C’était la vérité : Fulgence Bienvenüe Apollon Félicien d’Assas de Pontecorvo, heptadécaième académicien ès-pontologie, comptait parmi l’ascendance dont le chevalier aurait pu s’inspirer plus férocement. Occupé à pourfendre les hérésiarques en Turcosie, il avait considérablement négligé l’étude de son arbre généalogique. Des langues peu zorthodoxes prétendaient même qu’il avait laissé s’y greffer bon nombre de branches à la légitimité discutable, et qui prospéraient désormais en Orient ; verbiages qui n’avaient guère d’importance pour autant que les bâtards ne s’avisassent point de réclamer une rente — ou pire, une entrevue. Pour autant qu’on sache, ces gens-là n’avaient de toute façon point de lettres.

Pris de chauds sentiments à l’endroit du prince, qui rappelait à la vie d’antiques instincts aristocrates — gouverner ! — Gonzague laissa échapper un soupir, rattrapé par la froideur du tourment. Dans le fond, qu’avait-il ordonné, lui, l’héritier d’une lignée qui avait embelli la capitale du Saint-Empire méridional ad majorem imperii gloriam ? Par quelle sorte de testament lèguerait-il le titre de chevalier à sa propre descendance ? Quelle chronique mondaine ferait référence au dix-huitième chevalier d’Assas autrement que sous les traits d’un belligérant, certes acharné et parfois même inspiré, qui avait tout sacrifié à sa conception romantique de la foi au mépris de la fonction gouvernementale ?

Le chevalier fit sa décision en quatre secondes environ.

— Altesse, il ne faut point désespérer Valmont ; je ne sais quel crapaud s’est avisé un jour de souffler au gros d’Ambert d’en prendre la députation. Ce nigaud est un libéral qui nourrit trop fois ses gens chaque jour que fait Dieu et s’estime encore en devoir de les devoir payer deux livres par mois. Voici bien l’espèce d’hommes qui n’a pas ses huit quartiers de noblesse et veut être appelé Monsieur le député en signe de revanche sur les guerres que ses trisaïeux ont fait sans bâton de maréchal.

Jacques Jean Georges Duplâteau de La Fourme d’Ambert, député-maire de Valmont, ne pouvait se prévaloir des meilleures dispositions d’Assas à son endroit. « Qu’importe », disait-il en faisant bouger son quadruple menton sur les dentelles jaunâtres de son habit de magistrat — de lamentable petit juge acquis aux idées des Illuminés, plus exactement, — « ce Pontecorvo est un excentrique et un réactionnaire. » En plus de pêcher par modération, le mot se perdait souvent dans un gargouillis infâme, Monsieur le maire ayant tel jour trouvé fort à son goût la meule d’un demi-quintal offerte par la corporation des fromagers de Valmont, tel autre fait grand cas de finir la dix-huitième assiette de soupe qu’on lui avait servie à dîner. La Fourme d’Ambert avait en outre pour lui toute sa basse-cour de moineaux — lédecins libres-penseurs, notaires aigris, marchands de tissu et autres bourgeois pédants — qu’une fort méchante éducation avait poussé à se mettre aux affaires à la place de la race dirigeante.

— Altesse, mon prince, nous ferons ce que vous avez dit. Comment, je n’en ai pas la science encor ; pourquoi, nous le savons intimement ; quand & où, ce me semble bien éclairé déjà.

Esquissant un sourire qui parut une ombre froide sur son visage exsangue, le marquis zu Windischgrätz hocha lentement de l’occiput, et porta son regard d’acier sur la scène ; Caſtor s’eſtoit introdvict svbrepticement svr la sceine, la repreſentation commençoict.


Dernière édition par Chevalier Pontecorvo le 6/8/2014, 9:14 pm, édité 3 fois
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Caftor & Pollvx au secours du Saint-Empire (Acte I) Empty Re: Caftor & Pollvx au secours du Saint-Empire (Acte I)

Message par Charles-Nemrod de Fleury 6/8/2014, 8:39 pm

La musique avait gonflé Charles-Nemrod d’une force conquérante. Avec Pontecorvo, il se dirigea à l’entracte vers le hall où étaient servis des rafraichissements. Il saisit deux coupes de zampagne et en tendit une au chevalier.

« Mon cher Gonzague – vous permettez que je vous appelle Gonzague ? – je suis bien heureux de savoir que, si je suis Caftor, vous serez Pollvx. Je serai les ponts, vous serez les corvées ! »

Les yeux du chevalier de Pontecorvo scintillaient à l’écoute de ce discours exalté.

« Chevalier, sans plus attendre je vous conseille d’adhérer au Parti Impérial. Le comte de San Sebastian et le duc de Léry m’ont l’air d’être des personnes fort avisées. Elles allient la finesse de l’analyse à la rigueur des convictions. Mort au parti de l’étranger ! Révolution Nationale ! Renforcement de l’Empire ! Lutte contre la subversion merkiste ! Nous ne serons pas de trop pour leur prêter notre concours, conquérir le pouvoir, devenir le premier parti de la Diète, et influer sur les destinées de l’Empire. »


Dernière édition par Charles-Nemrod de Fleury le 7/8/2014, 8:44 pm, édité 1 fois
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Caftor & Pollvx au secours du Saint-Empire (Acte I) Empty Re: Caftor & Pollvx au secours du Saint-Empire (Acte I)

Message par Chevalier Pontecorvo 6/8/2014, 9:24 pm

Le prince-marquis semblait proche de l'enthousiasme, état qui n'augurait rien de bon pour sa santé ; Gonzague jugeait fort bonnes ses réflexions politiques, si bien qu'il omit de prendre garde aux symptômes de fièvre qui gagnaient son interlocuteur. Lorsque celui-ci pourtant fut parfaitement chancelant et commença à chercher d'une main osseuse l'étai d'un siège, le chevalier sortit soudainement de ses songes et le fit asseoir sur un zoltaire que l'on avait eu le mauvais goût de disposer dans un salon de style Empire.

— Voilà que vous m'intronisez, chevalier, et sur la tête de Zoltaire encore... Tout cela ne fait-il un excellent présage ?

Le chevalier, en guise de seule réponse, esquissa un sourire énigmatique, et se contenta de tendre au prince un mouchoir de soie, dont ce dernier, reprenant son souffle, s'essuya les tempes.
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