Débat sur la laïcité en Moldavia

La boulè était prise d'une nouvelle fièvre autour de la discussion au sujet de la laïcité, jadis abrogée pour permettre le Concordat avec Mont-Albert.
Les markistes avaient depuis longtemps la volonté de revenir sur ce concordat qui avait été voté alors qu'ils n'étaient plus au pouvoir. La Syntagma avait été modifiée en conséquence, en supprimant les §2 et 3 de l'article 10 de la constitution moldavienne, article qui empêchait l'adoption du Concordat. La majorité acquise à la Boulè permettait de revenir sur cette décision et de rétablir l'ancienne version de l'article 10. Le souverain n'y était pas favorable, lui qui avait soutenu l'accord sur le Concordat.

Michel Adiolu, membre de l'Union populaire éthériste conservatrice, monta en tribune pour défendre ce texte.

Estimés bouleutes

Ce texte est l'un des plus important de notre Basilissat. L'union entre la religion d'Ether notre protecteur tout puissant et éternel et notre saint royaume. Nous nous devons tout faire pour le conserver et contionuer à le diffuser. Sans cela, nous serions mis une fois de plus au ban des nations indignes de l'Empire. L'Ethérisme est la religion naturelle de l'Empire, celle qui l'a construit, qui l'a bâtit, qui l'a renforcé. La Moldavia fait partie intégrante de l'Empire, elle ne peut s'en exclure en refusant ce texte qu'approuve notre raison.
Non seulement ce texte sage éclaire notre royaume mais en plus il nous permet de rayonner dans l'Empire. Montrons que la Moldavia est une des dignes filles de la sainte Eglise Ethériste.
Porter atteinte à ce texte sera également détruire la puissance de notre Eglise, retirer à Mont-Albert le statut de centre religieux et spirituel de l'Empire, dénigrer notre bien aimée Béatitude, notre guide moral et spirituel seul par lequel parle la voix d'Ether.

L'orateur fut très applaudit sur les bancs de la droite

Un député de la gauche markiste prit la parole pour son groupe :
Le peuple moldavien n'a pas besoin de la religion. Celle-ci est au service des gras et des ventrus de Mont-Albert ou de Zitchen-Itza, des exploiteurs de peuple qu'ils asservissent au nom de leur prétendues divinités invisibles Depuis quand un prêche, une église ou un prêtre a nourri un ouvrier, lui a appris la liberté, lui a donné le droit de vote et lui a appris quoi que ce soit d'utile dans sa vie? Les enseignants, les philosophes et les hommes de bonne volonté suffisent
Rejetons les religions, qu'elles restent dans les maisons et quittent à jamais l'espace public moldavien. Non aux exploiteurs, vive le peuple moldavien libre.

Bohuslav Kruta, président du parti réformateur moldavien, prit la parole :

Ce concordat nous lie a un état religieux, une théocratie, là où la seule vérité serait la croyance en un être suprême qui imposerait ses vues aux êtres humains. Pour le Parti Réformateur, il n'est de seule vérité que dans la liberté individuelle. Ce Concordat fait d'une religion la seule religion officielle de l'état moldavien... Comme cela nous est insupportable à nous libéraux. En effet, comment garantir que cette officialité ne deviendra pas un jour une obligation. Pour l'instant, nous jouissions d'une relative liberté de culte, mais cela durera-t-il? Par le passé, nous avons vu l'éthérisme imposer sa poigne de fer dans bien des lieux de notre Empire, nous avons connu l'intransigeance de certains prélats et certains pontifes face à des questions qui touchaient aux libertés individuelles. L'actuel Grand Pontife semble désormais dormir dans les oubliettes de l'histoire, il n'agit plus, il ne réagit plus, il ne fait plus rien. C'est son droit le plus strict et qui sommes nous pour venir l'en dissuader? La Moldavia n'a pas besoin de ce concordat avec Mont-Albert. Laissons dormir sa Béatitude Ignace II bien tranquilement et recouvrons notre liberté totale vis-à-vis de l'exarchat, rétablissons l'ancien article 10 de notre syntagma et avec lui la laïcité de notre monarchie.

La plupart des députés avaient en tête la décision du roi. En effet, il disposait d'un droit de véto. Idhomène ne l'avait utilisé qu'une fois durant son règne. Ce veto ne ferait que repousser le vote de trois, voire de six mois, mais cela signifierait que la laïcité ferait sa place dans la prochaine campagne électorale dans moins de 3 mois. Le sujet était sensible et il remobiliserait sans doute les électeurs de droite et la gauche ne voudrait pas que son bilan soit masqué par ce débat qu'elle considérait comme futile dans une campagne électorale, qu'autrement elle gagnerait sans la moindre difficulté.
Idhomène était un éthériste sincère et la parole de Mont-Albert lui était précieuse... qu'allait donc faire le basileus?

Le Basileus avait reçu les représentants du maintien du Concordat et donc opposants à la révision constitutionnelle de l'article 10. Il semblait avéré que celui-ci s'opposerait à la révision constitutionnelle. Mais le basileus était affaibli par la maladie, et personne ne savait exactement ce qu'il avait. On parlait d'un refroidissement... ce qui ne signifiait pas grand chose. Des éclats de voix auraient été entendu dans le bureau du souverain, une discussion vive entre celui-ci et son héritière présomptive, Antonia-Esmeralda, favorable à la révision.