Demande d'audience

François-Xavier accorda naturellement audience au Prince de Klausbourg qui, à un âge canonique, avait été nommé par Charles IV ambassadeur au Kolozistan.

Le Kolozistan n'était plus, l'ambassadeur était donc à Alliancia. L'Empereur était lucide sur l'évolution de la situation et l'inéluctable remplacement du Kolozistan par la Biéloslavie. Le Tsar, qui avait cru pouvoir peser sur la volonté d'un peuple étranger, s'était ravisé. Quant à l'Empereur avarois, il semblait dans une autre dimension.

Mon cher cousin, il est toujours un plaisir et un honneur que de vous recevoir et d'avoir à bénéficier de vos précieux conseils, issus de décennies au service du Saint-Empire.

La posture du Saint-Empire dans cette grave et triste épreuve que traverse notre voisin et allié le Kolozistan fut celle du pragmatisme, celle de l'intérêt de l'Empire et de la Grande Alliance.

Quel bénéfice pourrions-nous tirer du fait de combattre diplomatique ou militairement un Etat qui a muté pacifiquement et avec l'assentiment du peuple, d'une monarchie alliée vers une république qui ne montre aucun signe d'hostilité ? Quel bénéfice, mais aussi quelle légitimité ? Le souverain légitime, et encore moins le gouvernement, pas plus que l'opposition à la révolution, n'ont demandé l'aide du Saint-Empire ou des autres membres de la Grande Alliance.

A aucun moment dans l'Histoire des relations diplomatiques de l'Archipel il y eu d'événement qui ne nécessitait plus que celui-ci de ne pas intervenir plus avant.

Dans quelques mois ou année, on retiendra que les choix du Saint-Empire ont été les bons, et que les postures avaroises ou zollernoises n'était pas justifié.

Enfin, je vous reconnais évidemment des idées judicieuses.

Les terres micrarctiques et micraustrales méritent effectivement notre tutelle. Le Saint-Empire peut prendre en charge la tutelle des possessions kolozistanaises au Micrarctique. J'en donnerai l'ordre à la Division Polaire. Mais nous n'irons faire le tour du continent micraustral. J'inciterai nos alliés à le faire.

Pour ce qui est de Kolgoïev, la population locale à fait allégeance à la Biéloslavie, nous n'y enverrons pas de troupe, et le Secrétariat général de l'ONA, s'il le souhaite, ira perdre son temps lui-même à déposséder la Biéloslavie de cette tranche d'île.

Ensuite, Travnà... Je pense qu'il aurait été bien aisé à l'époque de conservé Travnà. Bien que le Kolozistan n'était pas à l'époque un allié aussi indéfectible qu'il le fut plus tard, la rétrocession de Travnà aurait parfaitement pu être évité. Nous aurions aisément pu négocié la cosouverainté sur cette ville. Maintenant, c'est exclue. Et nous ne tenterons rien.
Nous nous contenterons de maintenir une présence militaire dissuasive sur la Base de la GA et au CCP qui aujourd'hui ne sont plus sous l'autorité de la Biéloslavie mais uniquement de la GA... jusqu'à l'adhésion de la république.

S'agissant de la princesse Xénia, je consens à lui reconnaître la légitimité du trône du Kolozistan jusqu'à la reconnaissance de la Biéloslavie, sans que j'en saisisse l'intérêt pratique. Il est évident que je consens à ce qu'elle épouse votre fils.

Je ne doute pas que votre cousin le prince Klausbourgski-Bordebonski saura rejoindre le camp de la raison et se mettre au service des Co-rois ou de notre Empire pour bénéficier des honneurs que vous escomptez pour lui.

Je souhaite conserver Mittelsbach à la tête de notre Maison, mais je consens à vous adjoindre au Feld-Maréchal pour l'aider à la conduite de nos armées.

- Que Votre Majesté soit remerciée de sa sollicitude à l'égard de ses cadets de Klausbourg-Traceau.

"ses cadets de Klausbourg-Traceau", au crépuscule de sa vie, Louis était plus que jamais devenu un prince édoranais.

Le bureau impérial avait été complètement réaménagé. L'espace plutôt austère et martial sous Charles IV, était maintenant assez coloré et décoré d'oeuvre d'art récente et de mobilier plus cosy.

L'Empereur délaissa son bureau à l'arrivée de l'ambassadeur pour se diriger vers les canapés en y invitant Steinmetz.

- Excellence, asseyez-vous. Souhaitez-vous un Zcotch ? Ou son équivalent chironnais, le "Auld Chiron" ? J'avoue que j'en raffole un peu, surtout la variété contenant 133 plantes du Mont-Chiron ! Et dites-moi donc ensuite ce qui vous amène !

L'ambassadeur fut surpris par la convivialité du lieu et par la chaleur du Souverain. Voilà qui servirait ses affaires se dit-il.

- Votre Majesté m'honore. Je ferai honneur à Ses Etats, du Auld Chiron sera parfait !

La raison de ma venue n'est pas des moindre. Son Altesse Royale la Grande-Duchesse Charlotte-Marie, cherche à marié ses petites-filles désormais en âge de prendre un mari. Et... Son choix s'est portée sur Votre Majesté à laquelle Elle a l'honneur de proposer la main de la Princesse Marguerite.

L'ambassadeur poursuivit

La Princesse Marguerite est la sœur cadette de la Kronprinzezzin. - Steinmetz passa sous silence la vie mondaine de la princesse qui faisait régulièrement la une de la pres

Spoiler:

se people. Tout comme, il n'évoqua pas la romance qu'elle vivait avec un écuyer de la Grande-Duchesse, la Major Zendendorf, officier de la ZAF de 15 ans son aîné.

Voici d'ailleurs une photo de Son Altesse Royale.

Il tendit à l'Empereur un cadre.

"...la Grande-Duchesse Charlotte-Marie, cherche à marier ses petites-filles..."

A ces mots prononcés par l'ambassadeur, François-Xavier avala de travers son eau-de-vie et toussota... Le mariage... Il s'en doutait... Tôt ou tard, on viendrait le solliciter. Et il s'y attendait encore plus depuis l'annonce de la Couronne zollernoise envoyée aux 4 coins de l'Archipel pour trouver un mari à la Kronprinzezzin...

Il s'en doutait, mais fut tout de même déstabilisé...

Il fini cul-sec son verre et s'en resservi un. Steinmetz avait fini de parler depuis un petit moment déjà et l'Empereur n'avait encore prononcé aucun mot quand il en était déjà à la deuxième gorgée de ce nouveau verre.
Comment allait-il diplomatiquement éconduire ce brave messager qui venait là avec une proposition que peu refuserait ? Que lui dire, sans trop en dévoiler. Il était trop tôt pour cela...

Alors que Steinmetz trouvait le silence pesant et peut-être assez éloquent -d'autant que la photographie n'avait que furtivement était gratifiée d'un bref regard-, l'Empereur trouva la parade et répondit enfin :


- Excellence, vous n'imaginez pas l'honneur que me fait ma cousine la Grande-duchesse à travers votre proposition. La princesse Marguerite est assurément magnifique et notre union serait un acte fort dans notre alliance zollerno-édoranaise. Elle fera..FERAIT... une Impératrice des plus dignes et admirables que notre Empire puisse connaître....

Il avait dit cela avec une célérité inhabituelle, trahissant son stress. Il reprit plus posément...

Cependant... je pense que cette union ne fonctionnerait pas correctement... Et je préfère vous suggérez mon frère, l'archiduc Albert, dont le tempérament est davantage compatible avec la princesse, dit-on de nature fougueuse et affranchie de bien des convenances...

Cette contre-proposition n'est point dévalorisante et mérite toute l'attention de Son Altesse Royale...

Steinmetz blémit comprenant l'échec annoncé de sa mission... Puis vint l'annonce du lot de consolation : l'Archiduc Albert. Au moins pourrait-il conserver la face devant le Ministre Eduard.

Il répondit laconique et cordiale : "Je transmettrai la réponse de Votre Majesté à Son Altesse Royale, et Lui soumettrai l'alliance qu'Elle propose avec justesse".

Alors que l'audience prenait fin, il ne parvenait pas à se détacher d'une interrogation : pourquoi avoir considérer que la Princesse Marguerite ferait une bonne impératrice, en utilisant le futur de l'indicatif plutôt que le conditionnel, comme pour l'aviser que cela se produirait.

Saluant respectueusement le Souverain, quittant les appartements impériaux, il ressassa la scène, puis il comprit...

Quelques jours plus tard, Son Altesse Royale fit savoir qu'Elle acceptait le mariage de sa petite fille. Il serait bientôt annoncé au monde.