Un vent de Liberté

La Diète acceuillait un nouveau membre : Satanislas Klausbursko-Toruński Duc & Magnat de Palogne, héritier du Grand-duc Maximilien Ier pour ses domaines et titres palonais. L'homme était âgé d'une vingtaine, fruit d'une union illégitime entre l'évêque zorthodoxe d'alors et une jeune Palonaise. Il n'était successible à aucun des trônes de son père, car marqué du sceau de la batardise, il n'en était pas de même pour les fiefs Palonais dont il avait été reconnu du vivant de son père l'héritier. Stanislas était réputé être un seigneur libérale, il défendait la construction d'écoles élémentaires et de dispensaires, ainsi que l'abolition du servage. La noblesse libérale de Palogne était galvanisé par celui qui était devenu à vingt ans à peine son chef.

"Excellences,


Il m'est un honneur d'accéder après mon père à la dignité de Magnat de Palogne. Je retiens de son oeuvre le combat qu'il mena pour la paix et la justice. Je retiens également son combat pour la liberté : liberté des peuples, liberté politique, libertés traditionnelles, liberté de l'Homme. Certainement s'est-il parfois trompé. Certainement a-t-il porté un jugement trop hatif sur la démocratie en laquelle il voyait une dictature du peuple contre les libertés. Certainement n'a-t-il pas vu l'expression de justice sociale et d'amitié fraternelle que porte les gauches au point de les haïr. Mais il fut toujours un homme d'honneur qui ne transigea jamais. Poursuivi, mis hors-la-loi il porta haut ses convictions. Il dénonçait le markisme pour mieux soutenir la Liberté, ne voyant pas, en homme ayant subi dans sa chair les horreurs des idéologies totalitaires, que le plus grand coup porté à la Liberté était ceux que les autocrates omnipotents assénaient.

Je relève donc le gant et l''étendart de la Liberté, afin de réclamer pour la Palogne un régime de Liberté. Nous voulons la démocratie, nous voulons la liberté. Nous voulons la paix, nous voulons la prospérité. Rejoignons le peuple ouvrant grande les portes de la Diète, consituons nous en Assemblée Nationale Constituante ! Afin de donner une Constitution démocratique et libérale au Royaume de Palogne !

Les vieux boyards s'insurgeaient, le Président de la Diète essayait de faire interrompre le jeune homme. Les libéraux applaudissaient

On entendit alors en harangue : "le Peuple avec nous ! le Peuple avec nous ! " Une foule pénétra alors dans l'enceinte

Klausbursko-Toruński reprit : Casimir, tyran sanguinaire, ta noblesse en a assez de tes exactions et de tes spoliations ! Ton peuple vomis ton joug ! Iras-tu à la guerre ? Non ! Ce sont les enfants de la Sainte-Palogne qui mourons pour la triste gloire de ton nom. Nous ne voulons pas nous battre ! Ou est l'intérêt de la Palogne dans ce conflit ? il n'y a dans cette guerre que les ambitions démesurés d'un ogre dévoreur d'hommes et briseurs de vies. Refusons la mobilisation générale ! Résistons à l'oppression royale ! Enfin, chers amis jurons de ne pas nous séparer avant d'avoir donner une constitution démocratique au Royaume de Palogne !


L'assemblée répondit : Nous le jurons !

Klausbursko-Toruński reprit : - Nous serons les constructeurs d'une ère nouvelle de Liberté, de Paix et de Prospérité ! Vive la Sainte-Palogne ! Vive la Liberté !

On entendit des Vivats. A Kociusko, l'on vit dans chaque carrefour planté des arbes de la Liberté, bénit par les prêtres éthéristes. La police était débordé, et n'osait pas tiré contre la foule. Le ministre d'Etat avait disparu. Il soufflait un vent de Liberté sur la Palogne.

L'ère de la liberté s'entrouvait. Le parti libérale prenait le pouvoir à Kociusko, afin de ne pas être débordé par les markistes.

Nous, Hauts et Puissants Magnats de Palogne réuni en Diète Souveraine, proclamons la déchéance de Sa Majesté Casimir III Winowiecksi

Un Conseil de Régence du Royaume de Palogne est chargé d'assurer la permanence du pouvoir exécutif.

A Mircea, Transvalachie, un aide-de-camp apporta un billet au Roi de Palogne et de Transvalachie

- Sire, un message du Ministre-Président...

...Le nouveau Duc de Torùn a réuni son parti à la Diète et a fait voter des délibérations vous déposant et instituant un conseil de régence, ainsi que d'autres lois tout aussi absurdes et caduques...

- Ma foi, feu mon ami le Prince Clodomir a fait école de sa volonté de nuire aux vassaux du Saint-Empire... Nous allons lui faire savoir que nous ne somme point Idhomène le mou...

Un sous-officier vint chuchoter à l'oreille de l'aide-de-camp...

- Sire, nous apprenons que Sa Béatitude vient d'excommunier le félon et ses soutiens.

- Ha ha ! Comme des markistes ! Et bien traitons les comme des markistes !

Il griffonna des ordres au dos du billet.

- Télégraphiez cela au Ministre-Président, au Ministre d'Etat chargé de la Police, au Généralissime de Palogne et au Garde des Sceaux...

- Bien, Sire.

Maison Royale de Palogne
***
Garde des Sceaux

Klausbursko-Toruński est déchu des rangs, titres et pouvoirs de Duc de Toruń et Magnat de Palogne. Le port du nom Toruński lui est interdit. L'entrée à la Diète lui est impossible.

Le Palais de Toruń et les terres attenantes sont déclarées possessions du Roi de Palogne et de Transvalachie. L'accès y est interdit sans autorisation royale. La Garde Royale en assurera la surveillance.

Pour Sa Majesté Casimir III, Roi de Palogne et de Transvalachie,
Son Excellence Andrzej Walewski, Garde des Sceaux de la Maison Royale de Palogne

Le Ministre-Président, a qui le Roi avait confié la gestion de l'événement, et le Généralissime prenaient un verre dans un bordel de la ville.

- Général, votre avis sur la situation ? L'armée doit-elle intervenir ?

- Quelle situation, Excellence ? La Diète est occupée par un groupuscule... markiste ou libéral je ne sais plus trop. Enfin des agitateurs de toute évidence. Vos ordres à la police vont suffire. Même en ce qui concerne la manifestation devant la Diète.

- Bien, j'attends les nouvelles du Ministre Poznàn. Allez, Général, c'est ma tournée maintenant !

- Ah ! Très bien Excellence, ça sera une des nouvelles Transvalaques pour moi !

Riant et se tenant l'un l'autre par les épaules, le chef du gouvernement, les cheveux en bataille, et le chef de l'armée, la chemise déboutonnée, sortirent de chez Dame Anastazia pour prendre l'air quelques minutes avant d'entamer une nouvelle tournée... Ils tombèrent nez à nez avec le Colonel Alojzy, chef de la police politique à Kociusko, quelque peu gêné...

- Vos... Vos Excellences... la manifestation a été réprimé dans le calme, on ne compte aucun blessé... Mais pour sûr que ces trente agitateurs ne manifesterons plus !

- Parfait. Et dans la Diète ?

- On a arrêté les 12 magnats qui se trouvait dans la Diète et qui composait la totalité du parti de Klausburgsko. En revanche, ce dernier à pris la fuite. Une équipe de la police l'a poursuivit et a perdu sa trace dans les bois de Saint-Karol...

- Pas de soucis, il ne pourra plus remettre les pieds dans une agglomération palonaise sans être mis aux arrêts. Une bière, une vrodka, une jeune alémane, Colonel ?

La police avait mit la main sur Klausburgsko à l'aube. L'homme était gravement blessé. Le Colonel Alojzy fut tenté d'enfoncer ça et là son sabre dans le corps du traitre et de laissé son sort à la discrétion de la faim des quelques ours, loups, renards et fouines qui peuplent la campagne palonaise. Puis, il envisagea plus sérieusement de pénétrer toujours avec son sabre le thorax du révolutionnaire par le deuxième espace intercostal droit et ainsi rompre l'aorte ascendante ce qui provoquerait une mort quasi instantané. Tiré de ses morbides rêveries par un capitaine de police - "Qu'est-ce qu'on fait de lui, Colonel ?" - Aloizy décida de le transporter à l'hôpital Sainte-Faustyna de Kociusko...

La Palogne venait de vivre la plus courte et la plus insignifiante de toute les insurrections de son Histoire.

Un groupe de soldats de la Garde Royale fit irruption en pleine nuit dans la chambre d'hôpital de Klausburgsko. Celui-ci avait encore besoin de soins lourd, pourtant il allait quitter cette chambre.

Les gardes réveillèrent le traitre et le Capitaine du détachement hurla :

- Stanislas Klausburgsko, en vertu du Décret de Bannissement à votre encontre pris par Sa Majesté Casimir III en ce jour du 25 octobre 1921, nous vous évacuons du territoire...

Il n'avait pas fini sa déclaration qu'un soldat attrapait déjà le félon par les épaules et un autre lui tirait les jambes. Ils plaquèrent le malade dans un fauteuil roulant et quittèrent la pièce.

Un fois à l'extérieur de l'Hôpital Sainte-Faustyna, les gardes montèrent dans un fourgon militaire en y trainant le terroriste qui gémit de douleur. Le camion roula à vive allure et sous escorte motocycliste jusqu'à l'aérodrome militaire de Kociusko où la petite troupe et leur prisonnier embarquèrent à bord d'un Carnavon Aerotransport CA19.


L'avion militaire prit la direction de l'ouest, passa au dessus du Massif Alémano-Palonais, traversa le ciel d'Alémanie, pour enfin survoler la Mer d'Edoran alors que les premiers rayons du soleil firent leurs apparitions.

Le Capitaine ouvrit la porte latéral de l'appareil, empoigna le criminel par le cou, le fit mettre débout et lui dit...

- Ta mort en Palogne aurait fait trop parler de toi alors que ta rébellion est déjà oubliée de tous. Mais au milieux des eaux poissonneuses alémanes, ta mort sera plus discrète... ah, et j'oubliais... le décret stipule que tu seras exécuté sans sommation si tu reposes un pied en Palogne ou en Transvalachie. Encore faudrait-il survivre à ça !

L'officier fit un quart de tour très rapide sur lui-même, le bras tendu avec au bout le cou de l'insurgé. Il lâcha son étreinte manuelle et avec l'élan, le Duc déchu passa par la porte ouverte de l'avion et commença une chute phénoménale... Les gardes contemplèrent l'œuvre de la gravité par cette ouverture et par les hublots en riant de bon cœur.