réunion à Carillon

Dans la maison du député Saccard une réunion se tenait. Le député de l'AN avait été chargé d'établir des contacts avec les milieux ouvriers. Ce n'était pas une chose aisé car il existait une méfiance entre le parti de l'extrême-droite et les milieux prolétaires, une méfiance qui s'est récemment accru suite aux évènements de février-mars. Néanmoins des ouvriers membres de l'AN, des sympathisants, mais aussi quelques membres frondeurs du STE avaient répondu présents.

Saccard parla en premier.

"Messieurs, je vous ai réunit ici aujourd'hui pour m’entretenir avec vous d'une affaire de la plus haute importance. Depuis un moment déjà j'entendais parler de l'agacements de certains ouvriers de la direction prise par le STE. Ce syndicat, le seul dans l'Empire prétend défendre les travailleurs. Mais jours après jour il prouve qu'il est un outils dans les mains des Markistes."

L'assemblée acquiesça. Saccard se savait devant une audience quasiment acquise. Il ne ménagea pas ses coups.

"Le STE se joue de vous, il veut faire des ouvriers une armées de réserve pour le PM et la LPE, une cinquième colonne, alors que vous êtes le sel de la terre et la plus grande force vive de la nation."

Un des ouvriers intervint.

"Certes monsieur Saccard mais pour l'instant les autres partis ne font rien pour nous..."

Le député s'empressa de l'interrompre.

"Faux monsieur, c'est faux. Les cités industrielles, qui visent à améliorer la niveau de vie des ouvriers était un projet du Marquis de Lamarche qui n'était autre que le président-fondateur d'ANM, l'ancêtre de l'Action Nationale. Et croyez-moi depuis le congrès de l'AN un courant social commence à s'imposer largement."

Le même ouvrier repris.

"Mais pourquoi ne pas travailler et agir de concert avec le STE?"

Saccard répondit en feignant l'emportement.

"Mais comment? le STE est à la botte des Markistes et des Progressistes! Il est leurs bras prolétaires! Il est là pour rameuter les ouvriers tel un troupeau aux profits de cause partisane sans rapport avec les ouvriers. En en plus il entretien à dessein un malentendu entre les ouvriers et l'AN. L'AN n'est pas l'ennemi des ouvriers et parmi vous il y'en a qui le savent très bien. Et pour preuve le parti est près à soutenir pleinement la naissance d'un nouveau syndicat, que je sais que vous appeler de vos voeux. Un syndicat dévoué exclusivement à la cause ouvrière, libéré des chaines du Markisme."

Un autre ouvrier intervint.

"Mais ne risquons-nous pas de tomber dans le même piège, avec un syndicat à la botte de l'AN cette fois?"

"Non, non, voyons! Nous exécrons les méthodes des rouges. Nous voulons un syndicat indépendant, certes nous espérons une collaboration avec ce syndicat pour faire avancer la cause ouvrière mais l'exemple du STE nous bien appris une leçon, l'affiliation d'un syndicat à un parti nuit grandement à cette cause. Nous ne comptons pas réitéré cette erreur. D'ailleurs dés lors que le STE se liberera de sa servitude il deviendra pour nous un partenaire obligé. Mais vu les candidats des syndicalistes, c'est pas pour demain..."

Saccard mentait effrontément, ce syndicat était bien voulu comme un outil pour contrer les Markistes et de toutes façons les membres et les sympathisants du Parti était sensé en prendre le contrôle.

Felix Mouret, sympathisant de l'AN, se prononça.

"Nous croyons en les promesses d'AN, seul parti à la moralité irréprochable. Il faut mettre fin à l'exclusivité du STE, il mène notre destin sur des chemins incertains, il temps qu'on reprenne les choses en mains et que la lutte ouvrière prennent ces droits sur les luttes partisanes!"