Dans le bureau de l'ambassadeur

par **Baronne de Hauteville** 13/1/2020, 11:40 pm

Le prince Andronikov entretenait à l'égard de la junte au pouvoir à Murasibirsk une bienveillante neutralité. Le gouvernement militaire avait fort opportunément maintenu dans son poste à Allancia, autrement dit dans l'oubli du peuple russlave, ce cousin par la main gauche puis par alliance du Tsar Mikhaïl. Le prince Andronikov était le fils naturel du Grand-duc Nikolaï Andronikovitch de Russlavie. Né bâtard puis légitimé et titré prince Andronikov, il était tout à la fois militaire, diplomate et politicien. Cet arrière-petit-fils du Tsar Alexandre Ier, avait reçu la grâce d'épouser, à force d'éminents services au Tsar, la Grande-Duchesse Ioulia de Russlavie, soeur de l'impératrice-mère et tante de l'Empereur. Membre du cercle restreint des personnes admises aux honneurs de la Cour, le prince Andronikov jouissait au Saint-Empire de la quiétude de l'état de droit et de la paix civile. Il continuait à représenter avec une hauteur et une dignité toute aristocratique les intérêts de la Sainte-Russlavie, et en dehors d'instruction gouvernementale précise, à œuvrer pour le sien. L'âme russlave ne se rachetait pas.

Affairé à sa table de travail, il fit parvenir à la Maison de Fricard, au nom du gouvernement russlave, ses condoléances et au souverain palonais ses félicitations pour la naissance de la princesse Carolina. Il instruisit également un mystérieux personnage, d'une mission d'observation - pour ne pas dire d'espionnage - de l'ambassade livadienne.