Le retour du Prince

Dans les rues d'Allancia, un convoi aux armes du plus célèbre de tous les Princes de l'Empire cheminait vers les beaux quartiers de la capitale impériale. Escorté par une trentaine de cavaliers en armes, une belle berline noire Esse-Motors progressait à rythme rapide dans les travées de la ville.

Parvenu dans les limites de la circonscription centrale - qu'il détenait toujours -, Alexandre-François de Corvin de Chantrezac de Freshville sentit se rallumer en lui la flamme du politicien qu'il avait toujours été, consumé de cette passion dévorante pour les choses du pouvoir. Il ordonna à ses gens de s'arrêter, et, alors qu'un attroupement de badauds curieux se formait autour du convoi - dont on devinait qu'il devait abriter une personne d'importance -, il ne pût résister au plaisir de faire ouvrir la fenêtre de sa voiture, saluant le peuple du bras en ordonnant à son chauffeur de reprendre la route. "Freshville, Freshville !" pouvait-on entendre : "Le Prince est de retour !".

Il y avait foule devant l'hôtel particulier de la Maison de Freshville lorsque le convoi du Prince fût enfin à destination. Des policiers étaient là, pour contenir la foule, et une meute de journalistes qui attendaient tous que le gros titre des journaux du lendemain sorte de son véhicule.

Les portes de l'hôtel particulier s'ouvrirent en grand, tandis que le premier chambellan ordinaire de la Maison du Prince, suivi de six valets portant les mêmes armes, venait ouvrir la porte de la voiture et tendre la main au Prince.

Celui-ci la saisit, et mit pied à terre, en souriant. Aussitôt, une première salve de questions fût tirée des rangs de la presse écrite :

"Votre Altesse ! Une question pour Allancia News !"
"Une autre pour le Nouveau Conservateur, votre Altesse ![/i]"

"Une conférence de presse sera organisée dès ce soir pour répondre à toutes vos questions. En attendant, je vous promets déjà une chose : ça va bouger !" répondit le Prince de Freshville.

Aussitôt les lourdes portes de l'Hôtel de Freshville refermées derrière lui, le Prince abandonna son sourire et s'adressa d'une voix autoritaire au Premier Secrétaire de sa Maison, qui attendait ici les premières instructions du maître.

"Ah, vous ! Mon secrétaire, je veux que vous contactiez immédiatement mon cher ami le Comte de Sancé, Philibert Carnavon, et que vous l'invitiez à se rendre ici aussi prestement que possible, car nous avons à faire ! "

Philibert reçut l'invitation du Prince de Freshville.
- Mais Philibert et la choucroute??
- Hortense, elle attendra bien demain non??? Ele n'en sera que meilleure... Il s'agit du Prince de Freshville un ami de toujours. Son invitation ne se refuse pas

Philibert fut reçu par son ami. La joie était grande pour lui car il avait beaucoup oeuvré pour son retour en politique.
Il y avait beaucoup à faire. Les dernières élections, les municipales qui allaient arriver rapidement. Les deux hommes en auraient pour un long moment à discuter