Dans le bois de Carrignan...

Des hommes, au nombre indéterminé, appartenant au groupe terroriste markiste de Slobodan Gorbulski s'étaient positionnés durant la nuit avec la discrétion la plus totale dans le Bois de Carrignan, propriété de la Couronne et juxtant la Capitale...

Personne ne les avait vu... et si leurs prévisions étaient bonnes, leur coup serait un succès... et le gouvernement ne l'ignorerait pas, comme il avait pu le faire pour les précédentes actions de Gorbulski ou du MRA...

A l'aube, une calèche aux armes des Fricard entra par une des dix portes du bois clôturé de Carrignan. Quatre gardes impériaux en sortirent, scrutèrent les environs puis firent un signe au cinquième passager du véhicule hippomobile.

Charlotte de Fricard descendit donc à son tour et les gardes se positionnèrent à quelques mètres d'elle, deux devant, deux en arrière. La balade quotidienne de la Princesse de Sang édoranaise pouvait commencer...

...non loin, six hommes tapis dans les buissons attendait le moment propice pour commettre leur forfait.

Au bout d'une dizaine de minute, la princesse s'engagea dans le chemin du Cèdre, comme lors de chacune de ces promenades. Seulement, aujourd'hui, ce chemin était encombré de branchage ce qui rendait le passage étroit et obligeait la petite troupe à se suivre en file indienne.

- Votre Altesse, puis-je vous conseiller d'emprunter un autre chemin, ces dégâts forestiers ne m'inspire pas confiance ? Dit le chef de l'escorte

- Lieutenant, voyons ! C'est sans doute l'orage de grêle d'hier soir qui a provoqué cela ! Lança, sure d'elle, la princesse de Fricard.

Le garde n'était pas convaincu, l'orage était passait bien à l'ouest d'Allancia et non à l'est, là où se trouvait Carrignan...

Les Gorbulskistes décelèrent la méfiance des gardes et redoublèrent de prudence. Des regards et des signes de tête s'échangèrent... puis un sifflement aviaire se fit entendre...

Deux secondes après, deux hommes surgirent par l'arrière, passèrent un câble d'acier au cou des deux gardes fermant l'escorte. Simultanément, deux coups de feu à bout portant atteignirent les gardes de devant. Toujours dans le même instant un bâillon occlus la bouche de Charlotte de Fricard et un sac noir lui fut passé violemment sur la tête.

Dix seconde après, le chemin du Cèdre avait retrouvé son calme... Quatre cadavres ornaient son sol, une odeur de poudre planait entre les arbres et six personnes courraient, déjà bien loin, une septième dans les bras émettant des sons étouffés...

La Princesse Charlotte de Fricard venait d'être enlevé...

...Slobodan Gorbulski attendrait que les autorités et la famille s'inquiète avant de revendiquer cette action parfaite.

La disparition de la Princesse de Fricard avait rapidement provoqué des remous au sein du Quartier Général de la Garde Impériale.

Le Maréchal du Palais, chef de la Garde, et le Major-Général, chef de la Gendarmerie s'était déplacé jusque dans le bois de Carrignan. L'accès à celui-ci avait été condamné et l'ensemble du bois avait été ratissé par des gendarmes et des gardes impériaux. Des empreintes de pas furent découvertes et moulés et des buissons écrasés ont été retrouvé près des cadavres des gardes.

Les deux dignitaires militaires écoutèrent les maigres rapports préliminaires des enquêteurs... "Pas grand chose à se mettre sous la dent...". Deux gardes morts par strangulation et deux autres par balle en pleine tête. Les balles étaient ressorti des cranes des victimes, ce qui prouvé leur bonne qualité et la puissance des revolvers qui les avait tiré. Car effectivement, il y eu deux revolvers, donc deux tireurs et deux stranguleurs... sinon il y aurait eu riposte ou lutte, ce qui ne fut pas le cas d'après l'observation de la position des cadavres. En comptant que l'enlèvement proprement dit avait été simultané au vu des traces au sol, il y avait 5 ou 6 ravisseurs.

La piste markiste était par défaut la plus envisageable, mais rien ne devait être délaissé. Une Princesse de Sang avait été enlevé, et dont le frère était le grand Henri de Fricard...