Dans les Appartements de l'Empereur...

Une longue limousine noire aux vitres obscures s'arrête devant la grille du Palais Impérial. Elle porte les armes de la Maison de Freshville, et l'on fait entrer le Prince, attendu au Palais par l'Empereur en personne. Un officier de la Maison Impériale l'accueille, et l'invite à le suivre. Après avoir longuement marché dans les sinueux dédales de couloirs de l'immense Palais, l'on arrive devant une grande porte de bois, gardée par cinq hommes portant l'uniforme de la Garde Impériale, qui saluent le Maréchal, au garde à vous.

On l'introduit dans les Appartements Impériaux. Devant lui se tiennent l'Empereur en personne, l'Impératrice, et quelque peu en retrait du côté de sa mère, l'Héritier du Trône . Le Prince s'incline...

"Sa Majesté m'a demandée ?"

En effet, excellence.


Nous vous faisons, à partir de cet instant, précepteur de notre fils et héritier de la couronne. Nous souhaitons que vous fassiez de lui un homme. Si quelqu'un venait à troubler votre apprentissage, faîtes le moi savoir.

Pour l'instant, mon fils et deux gardes, choisis par ma personne, vous suivront dans tous vos déplacements.

L'Empereur tend alors un cylindre contenant le décret

Le Prince s'incline à nouveau

Majesté, je saurais me montrer digne de l'honneur que vous me faites, et faire de lui un homme, digne de la Couronne qu'il portera plus tard. Il sera un grand Souverain, je vous en fais le serment !

Je vous remercie également de la présence de ces deux gardes Impériaux. Ils nous seront certainement d'une grande utilité, pour la protection de Son Altesse le Prince Héritier.

Vous pouvez disposer, maréchal. Conduisez notre fils à Confolens pour qu'il y découvre son camp militaire.

Alors que l'Empereur, apparemment las, s'installa dans son trône, Anna-Christina s'approcha de lui :

"Vous avez pris la bonne décision, mon ami, cependant j'aurais réellement appréciée que vous me consultiez auparavant... Je sais que vous n'avez pas pardonnez mes écarts d'autrefois, mais il s'agit tout de même de notre fils ! Je sais que vous pensez que je cherche à le manipuler pour vous nuire, mais réfléchissez, si je le voulais réellement, j'avais de magnifiques occasions lors de mon exil. J'aurais pus tenter de réclamer le trône pour mon fils, en m'alliant à une quelconque puissance étrangère. L'ai-je fait ? Je comprend que vous n'ayez plus confiance en la femme que vous avez épousé, mais essayez au moins d'avoir confiance en la mère de votre fils et à l'Impératrice que vous avez placé sur le trône..."

Qu'attendez-vous de moi?

"Ce serait plutôt à moi de vous poser la question. On raconte partout que vous ne cherchez qu'à vous débarrasser de moi, alors si c'est vraiment le cas, j'aimerais que vous me le disiez directement, dans quel cas, je quitterais ce Palais au plus tôt."

L'Impératrice marqua un temps d'arrêt, puis voyant le regard mal à l'aise de l'Empereur, elle reprit :

"Mais si vous me considérez digne de rester à vos côtés, sachez que vous ferriez de moi une femme heureuse et une mère comblée. Mais je suis sûrement folle d'espérer votre pardon… un Empereur tel que vous ne pardonne pas la faiblesse, même passagère !"

Croyez-vous que vous soyez digne de mon pardon?

"Je crois surtout que si vous me pardonniez, cela serait par pitié... C'est cela ?"

Donnez-moi le nom de votre actuel amant et vous serez entièrement pardonnée.

"Comment ? J'ose espérer que c'est une plaisanterie..."

Comment pourrais-je vous laisser sur le trône sachant que votre honneur est toujours meutrie.

"Ce n'est pas seulement mon honneur qui est meurtrie, mais surtout le vôtre, voilà le vrai problème. J'ai pêchée, je vous ai nuit, je dois payer. Tel est votre résonnement, mais laissez moi vous rappelez que si j'ai pêchée, il y avait certainement des raisons. Bref, si vous désirez réellement me répudier, alors faites-le ! Mais en laissant un statu quo comme vous le faites, ce n'est pas seulement votre honneur que vous salissez, mais l'image de la monarchie toute entière..."

Décidément cette femme avait le don de mettre l'Empereur en colère et c'était bien la seule.

Aussi il poursuivit avec colère


Donnez-moi ce nom! Ou c'est l'Eslagne qui devra payer pour vos fautes! Si vous voulez épargner votre peuple, parlez, diantre!

L'Impératrice sentit un frisson glacé la parcourir, la même sensation atroce qu'elle avait ressentie le jour où son mari avec découvert qu'elle avait un amant. Pourtant, elle savait qu'elle avait rien à se reprocher cette fois, mais elle ne pu se débarrasser de cette gênante impression. Elle répondit calmement à son mari :

"Quel nom voulez vous que vous donne ? Dites le moi, nous gagnerons du temps, puisque vous avez l'air persuadé que j'ai un amant, alors dans ce cas, vous devez certainement connaître son nom. Dites-le moi, ça m'évitera de devoir chercher un nom plus longtemps..."

Votre récent flot de lettres à destination inconnue ne peut qu'appuyer cette thèse.

"Parce qu'en plus vous me faites surveiller ? Voyons le bon côté des choses, considérons ce geste comme une affection poussée"

L'Impératrice s'aperçu que sa boutade laissait son époux de glace. Elle poursuivit :

"Vous savez très bien que j'entretiens une correspondance régulière avec ma famille. Et puis de toutes manières, je ne sais pas pourquoi je me justifie puisque vous devez savoir ce que ces lettres comportes, vous les avaient très certainement faites ouvrir. Alors, à quel jeu jouez vous ?"

Sachez que ce n'est pas sa fonction de chancelier qui m'empêchera de rendre des comptes.

"Mais de quoi parlez-vous donc ? Vous avez trouvez des lettres écrites de ma main s'adressant à votre Chancelier ? Montrez-les moi de suite alors, je suis curieuse de les découvrir. Si vous n'avez confiance en vos plus proches collaborateurs, alors le Saint-Empire à du souci à se faire..."

/EL : ouff, heureusement que Thomas n'est pas très présent en ce moment, sinon demain on était tout les deux pendus /EL

Sans même lire ses lettres, l'Impératrice déclara :

"Vous n'avez même pas prit la peine de les lire, j'en suis certaine. Sinon pourquoi me sortiriez vous la lettre de félicitation que j'ai adressée au Chancelier lors de son élection, et une correspondance des plus courtoises et pures que j'entretiens avec votre vassal... ? C'est d'ailleurs la raison au fait qu'aucun des deux ne me répondaient. Merci bien, Majesté !"

L'impératrice connaissait le contenu de ces lettres, car elle n'avait jamais adressée au Chancelier d'autre lettre que celle citée. Elle se demandait comment l'Empereur réagirait-il lorsqu'il découvrirait qu'il était en train de se ridiculiser devant sa femme.

Des éclairs parcoururent les yeux de l'Empereur.



Très bien vous demeurez impératrice, mais je ferai placer quelques troupes près de l'Eslagne afin de vous rappeler vos voeux.

Me suis-je bien fait comprendre?