Printemps des Peuples

La Révolution verte marque la plus grande victoire du républicanisme depuis de nombreuses années. Elle est l'exemple qu'un changement de régime peut survenir sans violence, ni effusion de sang, par la mobilisation populaire dans la rue et dans les urnes. Quelles leçons pouvons nous en retirer ?

Tout vrai progrès ne peut qu'advenir que dans un régime libre et démocratique. La monarchie kolozistanaise, engoncé dans sa tradition militariste et ses conservatisme incarné par l'institution royale ne pouvait incarné les aspirations démocratiques et progressistes du peuple kolozistanais. Et pour cause, la monarchie porte en elle l'esprit de domination : n'est-elle pas la domination d'un homme et de ses féaux sur leurs frères, réduits au rang de sujet, nié dans leur liberté ?

Nombreuses sont les questions qui se posent encore : pourquoi devrions-nous nous supporter le poids d'une liste civile qui engraisse les membres d'une famille impériale dont le rôle ne représente aucune nécessité pour la marche des institutions ? En quoi, l'attribution de la chefferie de l'Etat - et donc de la haute main sur la diplomatie et sur l'armée - au hasard - celui de la naissance - plutôt qu'au mérite et au talent est-elle un gage de stabilité ? Comment concilier l'idéal démocratique d'égalité avec l'existence d'une noblesse et d'une pairie héréditaire, contredisant l'idée de mérite et de gouvernement du peuple ? Comment concilier l'idéal démocratique de liberté avec l'existence d'une religion d'Etat qui conditionne l'accès à la magistrature suprême de l'Etat par la profession de foi éthériste ?

Tout honnête démocrate attaché au progrès est républicain, car la monarchie c'est le conservatisme et le cléricalisme par nature, c'est l'immobilisme et l'impérialisme lorsqu'elle n'est pas la réaction.

Au nom de la cohérence de ses idées, tout progressiste doit se déclarer républicain, attaché à une république démocratique, fédérale et laïque, guidée par les principes de fraternité, de liberté et d'humanité.

Comment être républicain ? Nos frères Kolozistanais l'ont démontré : par l'action légale et permanente. A la Diète, attaquons à petits pas les fondations de la monarchie : l'hérédité de la pairie, l'armée impériale, l'Eglise éthériste. Face à l'État monarchique, plus de complots ou de sociétés secrètes, l'heure est au triomphe de la raison dans les chaumières et dans le peuple. Le bulletin de vote, voilà notre meilleur fusil ! La manifestation non-violente, voilà notre marche guerrière ! La presse, la radiodiffusion, la Diète, voilà nos champs de bataille ! Demain comme hier, le drapeau tricolore sera notre étendard ! Fraternité, Liberté, Humanité, notre devise !

Tous les Républicains sincères ont accueilli avec joie la nouvelle de l'abdication du Roi Alexandre Ier de Kolozistan. Ce fut un ouf général de soulagement l'abdication du souverain éloignait le spectre de la guerre civile en plus de porter sur les fonts baptismaux la jeune république populaire de Biéloslavie dont nous espérons un jour nous proclamer sœur.

Tout républicain doit rendre hommage à ce roi éclairé, sincèrement attaché au bonheur de son peuple qui a été capable d'entrevoir les limites et les iniquités du régime dont il était la clé de voûte, soucieux de l'intérêt général, il a su quitter le pouvoir avec dignité et responsabilité, évitant à ses compatriotes une répression inutile dans une guerre civile inepte. A n'en pas douter, le Roi Alexandre est entrée dans l'Histoire, se montrant digne de devenir Héros du Kolozistan, devenant l'exemple des artisans de paix. Espérons que l'Académie francovare s'en souviendra lorsqu'elle attribuera le prix éponyme, ce n'est que justice.

Nous n'avons qu'une tristesse, une honte : le maintien de Slavouvytch sous la domination d'un monarque étranger avec la complicité de notre armée. Comme citoyen du Micromonde et comme Édoranais, cela nous ne l'acceptons pas et le condamnons avec force ! La Nation entière le condamne !

Gageons que l'exemple de son cousin de Kolozistan, donne à François-Xavier de Traceau, matière à réfléchir. Son maintien au pouvoir n'est bon ni pour lui, ni pour le peuple, ni pour la Raison.

Les Républicains l'oublient trop souvent, parmi les victimes des monarchies se trouvent les monarques eux-mêmes et leurs familles : combien d'enfants ont été élevé avec une pression trop grande pour leurs épaules ? Combien d'union ont été librement consentis ? combien de souverain, de princes ont vu leur ambitions contrariés ? Notre souverain ne souhaitait-il pas défendre les armes d'Edoran dans les airs, n'aurait-il pas été là plus heureux et mieux à même de servir son pays ? Nous osons le croire.

La monarchie gouverne fondamentalement contre le peuple, en refusant de se plier à son contrôle. Quand la Nation édoranaise retrouverait-elle le contrôle de sa diplomatie et de sa défense ?

Ainsi, le monarque peut exercer ses prérogatives sans se soucier de l'intérêt général, en œuvrant à ses propres intérêts ou ceux de Sa Maison ? Combien d'alliances avons-nous contracter pour servir les intérêts des Traceau ? Ont-elles vraiment été bénéfique à Edoran ? Combien de guerre avons-nous mené pour servir les intérêts de la dynastie régnant ou de ses vassaux ? Était-elle vraiment nécessaire, à l'image de la guerre de Transvalachie durant laquelle les armées du Saint-Empire ont défendu l’étendard du Roi Palogne ?

Enfin, la monarchie s'oppose à la Raison. Bien sûr, nous avons eu de grand monarque, à l'image du bon Saint Henri. Mais combien de poste prestigieux sont accaparé par la Famille impériale et les membres de la haute aristocratie, au détriment de l'idée de mérite et de compétences ? Combien de princes sont généraux ou amiraux sans avoir eu à émarger dans une école d'officiers ou à blanchir leur harnais dans de les rangs subalternes du corps des officiers ?

Le maintien de la monarchie, j'espère l'avoir démontré, détruit ses serviteurs, s'oppose à la raison et aux droits des peuples à disposer d'eux-même. C'est pourquoi, j'appelle Sa Majesté - puisque la déférence m'impose injustement de La nommer ainsi - à transfigurer l'exemple de Son cousin de Kolozistan, en convoquant l'élection d'une constituante et en abdiquant Sa Couronne, pour que se mette en place le régime républicain que l'Intelligence et la Raison appellent de leurs voeux pour le bien de son pays et des peuples dont Elle déclare avoir reçu la charge.

Vive la République ! Vive Edoran !