Entrevue avec Philippe Ier de Moldavia

Le Général Alexandre de Livadie, capitaine d'industrie et haut gradé de la première armée du monde patientait dans l'antichambre du salon où le Régent recevait ses invités de marque.

Alors qu'il s'était fait annoncer, Alexandre de Livadie consulta nerveusement ses documents. Une note de l'une de ses administratrices, l'un de ses maitresses, Blandine de Castellac, avait été laissée à son intention. Elle indiquait les derniers dividendes des puits de pétrole qu'il avait fait creuser. En qualité d'administrateur-général du géant pétrolier édoranais, Alexandre touchait des émoluments fabuleux.

Il consulta le reste de la liasse de documents. Elle comportait des plans, des tableaux, et des protocoles extrêmement complexes et détaillés. Alexandre venait ici veiller au salut de l'empire, il avait les plans pour sortir Edoran du bourbier édoranais et pour enfin récupérer Travnà, cette orgueilleuse cité tombé aux mains de ces sales slaves.

- Mais c'est où au fait Travnà, dit-il subitement nerveusement à voix haute. Sa voix résonna le long des murs marbrés de l'antichambre. Il était seul.

- Votre Majesté. Merci de nous recevoir.

Alexandre était presque sur d'avoir rencontré le Régent dans sa jeunesse. A vrai dire, les familles Klausburg et Livadia était alliées, quand elles n'étaient pas unies.

Il songea en lui-même :

- N'était-ce pas lors de cette réception à Zandhurst il y a huit ans ? Ou plutôt était-ce à Micropolia pour ce board d'affaires ? A moins que ce ne fut à Pratz lors du barbecue cochon-grillade des Zab'... Ah, c'est sans doute cela. Mais j'avais moins de dix ans. Et c'était lui, le bonhomme ivre qui voulait être embroché ! Mes Dieux…

Se ressaisissant :

- Votre Majesté. Je viens me faire l'avocat d'une contre-offensive immédiate contre l'armée russlave. Cette force est décrépite. Poussons un vigoureux coup avec cent mille hommes de troupes frâiches et tout le dispositif ennemi se disloquera comme un vulgaire chateau de cartes.

De même, il es temps de reprendre Travnà. Avec trois divisions mécanisées, je me fais fort de percer la frontière biéloslave, d'écraser leur corps défensif comme un vulgaire taupinière, de reprendre le Kolozistan et de pousser jusqu'à Travnà. Cette opération spéciale coupera la Biéloslavie de la mer et la musèlera définitivement. Tôt ou tard, elle tombera dans l'escarcelle impériale, en état vassal, ou en état à part entière.

- Entendu, Votre Majesté ! Je prends des dispositions immédiates !

Dès sa sortie du Palais, le fraichement promu Feld-Maréchal dicta ses ordres. Quelques minutes plus tard, la 6ème division d'infanterie de Marine, la 7ème de parachutistes et la 8ème division d'artillerie de marine commença son lent mouvement qui devait la conduire sous quelques heures aux frontières impériales.

Le reste du 2ème corps expéditionnaire, ainsi que le 3ème et le 4ème se dirigèrent vers le front russlave. A Gornograd !